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Buzzy Lee, fille de Spielberg, crève l’écran

Buzzy Lee, fille de Spielberg, crève l'écran
Buzzy Lee en 2018. Photo: Lisa Lake/Getty Images for Roc Nation

Buzzy Lee: c’est sous cet alias que Sasha Spielberg, fille du célèbre réalisateur, sort son prometteur premier album solo, transposition du film de sa vie entre voix délicate et mélodies mélancoliques.

D’un naturel déconcertant, l’artiste échange avec l’AFP en zoom depuis… sa voiture — à l’arrêt — à Los Angeles. «Une interview dans une voiture, c’est tellement Los Angeles !», rit-elle. Durant cet entretien en anglais, elle lâchera trois phrases dans un excellent français, traces d’un séjour en France, d’une histoire d’amour qu’elle y vécut et dont la fin a déclenché l’écriture de l’album Spoiled Love paru récemment (chez Future Classic).

Sur les neuf morceaux, sept sont chantés et deux sont des instrumentaux. Dont un nommé Brie. «Au départ, on avait trois instrumentaux et en travaillant sur les titres, on était partis sur Brie, Camembert et Gruyère et on jouait sur le mot français Fromage, qui, découpé en anglais From Age (qui peut se traduire Avec le temps) correspond au thème de l’album, comment j’ai grandi après une rupture», développe la chanteuse, brune et volubile.

«Ça sonnait un peu comme une blague, mais j’aime les jeux de mots, confesse-t-elle. Finalement, nous n’avons gardé que Brie, souvenir de la France, pays que j’aime et de cette période où je vivais entre Paris et Los Angeles».

Piano

«Mais oui, je le connais bien !», s’exclame encore dans la langue de Molière la trentenaire quand on lui montre par écran interposé le vinyle de Space Is Only Noise, un disque électro de Nicolas Jaar, son complice à la production sur Spoiled Love.

Nicolas Jaar et elle sont devenus les meilleurs amis du monde dès leur deuxième jour d’université, à 18 ans. Drôle de destin: elle et lui ont un père réalisateur (même si Alfredo Jaar est plus connu pour son autre casquette de photographe/plasticien) et sont tous deux tombés très tôt dans la musique.

«Oui, c’est marrant, acquiesce-t-elle. On a commencé séparément la musique; ensuite avec la reprise d’Avalanche de Leonard Cohen on a sérieusement travaillé ensemble». Elle n’en est en effet pas à son coup d’essai. Enfant, elle a fait des petites apparitions dans les films de son père, mais préférait son piano. Elle a ensuite notamment formé un groupe (Wardell) avec son frère Theo avant de s’associer avec Jaar au sein de Just Friends.

Depuis dix ans, elle fait écouter toutes ses compositions piano-voix à Nicolas Jaar. «On ne peut pas être tous les deux dans la même pièce sans faire de la musique».

«Vulnérable»

«C’est lui qui m’a dit de chanter plus calmement, d’avoir une approche plus intime avec le micro — avant, quand j’étais en groupe, j’avais tendance à me battre contre les instruments (rires) », conte-t-elle.
Il y a clairement un côté journal intime dans Spoiled Love. «Oui, j’y ai vraiment tout mis, d’où cette dimension vulnérable, et la chanson Circles commence par une vraie entrée de mon journal intime».

Celle qui se dissimule derrière un pseudo —«Buzzy» («Qui fait du bruit») se rapporte à son côté extraverti, «Lee» évoque le prénom de sa grand-mère paternelle— n’a-t-elle pas été effrayée de se livrer à ce point ?

«Je l’aurais été davantage si le Covid n’avait repoussé l’album d’un an. Là, j’ai eu un an de réflexion. C’est vrai qu’à l’époque où j’ai fini l’album, je me disais bon, c’est ok si personne ne l’entend, si c’est juste pour moi (rires). Mais maintenant qu’il est sorti, c’est bien qu’il respire». Buzzy Lee a, elle, déjà repris son souffle et est en train de préparer le suivant, qui devrait sortir en 2022.

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