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Décès de l’animateur, anthropologue et écrivain Serge Bouchard

Serge Bouchard
Serge Bouchard Photo: Josie Desmarais/Métro

L’animateur, anthropologue et auteur Serge Bouchard est décédé d’un arrêt du cœur dans la nuit de lundi à mardi. Il avait 73 ans. Vulgarisateur et communicateur hors pair, il aura transmis sa passion pour l’humanité au public pendant près de 30 ans.

«C’est ce que j’ai fait de ma vie: parler, raconter, écrire», confiait-il à Métro en 2019 dans le cadre de la sortie de son livre L’Allume-cigarette de la Chrysler noire.

«Il a été malade ce printemps, mais se portait mieux. Les nouvelles étaient bonnes, même. Je suis sous le choc», a écrit à Métro son ami et éditeur chez Lux, Mark Fortier, avec qui il a publié le mois dernier Du diesel dans les veines, sa thèse de doctorat en anthropologie sur les camionneurs.

En mars, Serge Bouchard a fait paraître Un café avec Marie, recueil de chroniques dans lequel il rendait un émouvant hommage à sa femme Marie-Christine Lévesque, décédée en juillet dernier.

Celui qui se définissait comme un libre-penseur coanimait encore tout récemment l’émission C’est fou… avec Jean-Philippe Pleau sur Ici Première.

L’anthropologue né en 1947 à Montréal était particulièrement passionné par les Premières Nations, l’Amérique francophone et la nordicité.

«Serge était un homme libre. Qui a foncé tête baissée dans la vie, qu’il aimait, comme il aimait la beauté du monde. C’est rare. Trop rare.»
-Mark Fortier, éditeur et ami de Serge Bouchard

Des ouvrages marquants

Prolifique, Serge Bouchard a publié une vingtaine d’essais marquants au cours de sa carrière, notamment C’était au temps des mammouths laineux, Ils ont couru l’Amérique, Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux et Le peuple rieur. Plusieurs de ses ouvrages ont été coécrits avec Marie-Christine Lévesque et le regretté anthropologue Bernard Arcand.

En 2017, il a remporté le Prix du gouverneur général pour son livre Les Yeux tristes de mon camion. En entrevue avec Métro pour la sortie de ce recueil, il avait élaboré sa vision de l’écriture:

«J’écris des livres d’anthropologie et de philosophie sur un mode littéraire et poétique. Ça finit par être un manifeste politique et une grande déclaration d’amour pour l’humanité, pour les gens. Je suis un anthropologue, donc je suis un humaniste. Je trouve un côté merveilleux chez l’être humain.»

À la radio, il a par ailleurs animé des émissions phares, dont Les Chemins de travers, De remarquables oubliés et Une épinette noire nommée Diesel.

Serge Bouchard a toujours été reconnu pour sa capacité d’émerveillement. «Si tout devient merveilleux, vous avez une capacité de rebondissement terrible dans la vie!» avait-il confié en 2016.

L’annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions mardi. «Serge Bouchard était capable de nous parler de choses simples tout en nous en apprenant beaucoup. Je pense que c’est une grande perte pour le Québec. On perd quelqu’un qui a analysé notre société sous toutes ses coutures», a déclaré le premier ministre François Legault en point de presse.

«Moi-même anthropologue de formation, j’ai pu constater de près l’apport de M. Bouchard au savoir québécois. Un grand intellectuel nous quitte», a réagi la mairesse Valérie Plante.

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