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7e ciel: on craque pour «Noir.e.s à la caméra», la finale de «Shrill», «Écran Total» et d’autres

«Atlantique», de Mati Diop, sera présenté le 27 juin. Photo: Gracieuseté Netflix

Les journalistes de Métro vous livrent leur sept coups de cœur culturels de la semaine dont la rétrospective Noir.e.s à la caméra, la finale de Shrill, Écran Total et d’autres.

Noir.e.s à la caméra

Bonne nouvelle! Les cinéastes afrodescendants sont à l’honneur en juin à la Cinémathèque. En collaboration avec la Fondation Fabienne Colas et le Festival International du Film Black de Montréal, l’institution dédiée au 7e art propose une rétrospective qui nous fait rêver. Documentaires, classiques d’hier et d’aujourd’hui ou encore pépites indépendantes d’ici et d’ailleurs, une soixantaine de films seront ainsi projetés. On se réjouit notamment d’avoir la chance de pouvoir découvrir sur grand écran le puissant Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, le fantastique Atlantique de Mati Diop et le peut-être trop méconnu Emergency Ward de William Greaves, tourné à l’Hôpital général de Montréal. Rassurez-vous, des Spike Lee, Ava DuVernay, Barry Jenkins et Raoul Peck sont aussi au programme.
Amélie Revert

La finale de Shrill

On aurait volontiers pris une ou deux saisons supplémentaires de cette très chouette comédie dramatique, mais cette troisième saison est celle des adieux pour Annie (Aidy Bryant) et Fran (Lolly Adefope), ces deux adorables colocataires de Portland. Dans cette finale douce-amère, les deux amies évoluent et s’émancipent, cherchant l’équilibre entre ambitions professionnelles et relations personnelles. Avec beaucoup d’humour et de nuances, cette saison aborde des enjeux délicats comme l’image corporelle, la crise des médias et la cancel culture.
Sur Crave
Marie-Lise Rousseau

 

Écran Total

Pour la première fois en sol canadien, les photographies du philosophe français Jean Baudrillard sont exposées. Son travail est mis en dialogues avec d’autres artistes contemporains internationaux comme Adam Basanta et Penelope Umbrico. Écran total explore différents sujets à débats tels que la vidéo virale, la simulation en regard de la réalité, ainsi que la surveillance accrue de nos faits et gestes. Une réflexion révélatrice et méditative sur l’omniprésence des écrans dans notre quotidien.
Au Centre de design de l’UQAM jusqu’au 17 juin
Charlotte Mercille

 

Tropico

Marcela Huerta nous emmène ailleurs avec son premier ouvrage constitué de remarquables poèmes disparates. Dans le temps, l’espace, mais aussi un ailleurs d’émotions. Avec colère et fierté, mais sans rage ni orgueil, et toujours beaucoup d’humanité, de complexité, elle dévoile sa relation avec un père défunt à la personnalité nébuleuse et ses origines chiliennes marquées par la dictature et l’exil. Mention spéciale pour la postface, conversation intime entre l’autrice et sa traductrice, Daphné B.
Aux Éditions Triptyque
Amélie Revert

Bettta de Jam

Après la Brown Family et le collectif K6A, Jam dévoile en toute intimité son premier projet solo.Répondant au doux nom de Bettta, cet EP de sept titres mélange des textes tout en introspection sur des instrumentalisations chill réalisés avec Toast Dawg. On apprécie particulièrement No Way où Jam retrouve son frère Snail Kid ainsi que Lary Kidd le temps d’un morceau puissant qu’on repasse à longueur de journée.
Sur les plateformes dès aujourd’hui
Martin Nolibé

 

Tout est ori

Il en a de l’imagination Paul Serge Forest! Dans ce premier roman poétique et déroutant, il y a des silences gluants, des brouillards apaisants et des fluides troublants. Parmi les personnages qui peuplent ce récit situé sur la Côte-Nord se trouvent un fonctionnaire fan de jazz inécoutable et un toxicomane accro à de la poudre pas regardable, de même que Laurie et Mori, qui révolutionnent le monde avec de la conscience humaine et des crustacés. Ce réalisme magique rappelle le cinéma d’André Forcier. Un roman qui en fait voir de toutes les couleurs, même celles qui n’existent pas.
Aux Éditions VLB
Marie-Lise Rousseau

 

Je ne suis pas née femme

Dans son récit documentaire sonore, Lucie Robet s’interroge pourquoi à 12 ans, 14 ans, 16 ans, elle n’a pas ses menstruations. Et puis ses premiers rapports sexuels qui ne se passent très bien… On lui apprend qu’elle n’a pas d’utérus. Serait-elle une fille qui n’est, en fait, pas une fille? Que cela signifie-t-il? Avec beaucoup de sensibilité et de simplicité, elle évoque, pendant 45 très belles minutes, le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), son coming out intersexe et la quête de son identité.
Sur Tënk
Amélie Revert


Et on se désole pour…

Le rachat de MGM par Amazon

Amazon a annoncé mercredi l’achat des célèbres studios hollywoodiens de la MGM contre… 8,45 milliards de dollars américains! Cette acquisition est certes synonyme d’un énorme catalogue disponible pour les abonnés de Prime Video (James Bond, Thelma et Louise et bien d’autres classiques), mais nous sommes sceptiques. Où la guerre avec Netflix s’arrêtera-t-elle? Qu’en sera-t-il de la pluralité de l’offre des plateformes? Et surtout, à quel prix, pour nous, les géants deviendront-ils encore plus gros?
Amélie Revert

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