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La musique, l’or bleu de Safia Nolin

Safia Nolin
L'artiste Safia Nolin Photo: Carole Méthot

Deux semaines après avoir partagé Rue de l’ours, Safia Nolin prend la route des festivals. Lors d’une conversation authentique, elle nous a parlé de sa place d’artiste, de sa passion pour les cétacés ou encore de son engagement auprès de BleuBleu.

Comment va Safia Nolin? Avant d’entamer des retrouvailles avec les spectateurs – en présentiel, comme il est de bon ton de dire ces temps-ci – la musicienne est déchirée entre une immense impatience et de l’appréhension. «C’est terrifiant, un peu comme le vélo! Il y a un beau mélange de choses anxiogènes quand même, entre l’anticipation et les attentes de ceux qui veulent de voir des shows. Je ne comprends pas tout ce qui se passe, mais j’ai vraiment hâte!» s’enthousiasme-t-elle, malgré tout, à l’autre bout du téléphone.

En ce début d’été, Safia Nolin pourra présenter sur scène ce à quoi elle s’est consacrée dernièrement: son art. «Mon but ultime était de revenir avec de la musique», confie-t-elle, quatre mois après s’être accordé un répit. «Rue de l’ours est une chanson que j’avais initialement composée pour la série Six degrés de Simon Boulerice. Finalement, je me suis dit que le moment était venu. C’était une sortie très organique.»

Réalisées avec la collaboration de Félix Petit, les deux nouvelles versions de Rue de l’ours explorent la dualité qui habite Safia Nolin. Délicatesse et puissance, mélancolie et espoir sont ainsi des termes qui vont ensemble dans son univers. «Juste de pouvoir dire: « Je suis là, et je suis musicienne, moi, dans la vie!” Je fais d’autres choses, oui c’est sûr, mais je suis une artiste avant tout. Ça fait plaisir de revenir et de proposer quelque chose!»

«Si je me bats et que je continue de me battre pour certaines causes, je ne veux pas que les gens oublient que je fais de la musique».

Safia Nolin

Les écueils du temps

Alors que, dans la dernière année, Safia Nolin s’est retrouvée prise dans un tourbillon médiatique à la suite de dénonciations et d’intimidations, créer lui demeure essentiel. «La musique me répare petit à petit et me rappelle ma raison d’être dans la vie. Il y a comme un équilibre à trouver là-dedans», mentionne-t-elle.

«La période a été intense pour moi, car j’avais arrêté pendant super longtemps d’écrire et de composer. Je ne savais plus quel était mon but. L’art fait partie d’une échappatoire pour extraire tout ça de moi, de le vivre», ajoute Safia Nolin.

À l’avenir, celle-ci aimerait se «laisser aller de plus en plus». Mais pour l’instant, l’autrice-compositrice-interprète réapprend à sonder ses côtés les plus sombres, les apprivoiser aussi. «Plus je vais avancer dans cette direction, plus je vais affiner ma création», dit-elle.

Même si elle semble être sur la bonne voie, Safia Nolin concède néanmoins entretenir «une relation très bizarre avec l’industrie aujourd’hui». Elle essaie donc de «remettre tout ça en question». «C’est mon opinion, mais à l’heure des plateformes numériques, je pense que les albums ne donnent pas la chance à toutes les chansons de vivre.»

Elle fait notamment référence à l’accueil son deuxième disque qui l’a fait tomber de haut en 2018. «Le public n’était pas prêt à le digérer. Ça a été dur après de faire confiance à mon instinct. La notion de succès occupait tout le temps ma pensée», souligne Safia Nolin. À présent libérée, son rapport à l’épreuve Dans le noir «reste complexe, parce que ça touche à l’ego. J’avais calqué mes attentes sur Limoilou donc j’ai été déçue… Mais je l’aime encore mon album!».

L’histoire de Bleubleu

Puisqu’elle une est personne très engagée, comme on peut le constater sur sa page Instagram où elle évoque régulièrement des sujets qui lui tiennent à coeur comme la santé mentale ou le racisme, il n’est pas surprenant d’apprendre que Safia Nolin est aussi impliquée au sein du festival BleuBleu.

«Je suis au conseil d’administration depuis le début. Mes amies qui ont fondé BleuBleu me parlent souvent de leurs idées, et moi j’essaie de garder la place qu’elles me donnent. C’est une expérience enrichissante, où j’ai l’occasion de donner mes impressions en tant qu’artiste», relève-t-elle. «Je me rappelle encore du projet embryonnaire, donc de le voir en vrai c’est super émouvant! Je suis fière des filles!»

Avec Laurence Vallières-Nollet, elle est aussi membre du comité VertVert du festival gaspésien. «On se parle d’écologie et d’environnement avec un focus sur l’avenir. On veut travailler sur un système viable pour l’année prochaine, par exemple, car c’est dans nos valeurs», insiste la musicienne.

«En plus, la formule est fun et chill à la fois. BleuBleu est très local, avec une rencontre de différents mondes. Carleton-sur-Mer, dans la Baie-des-Chaleurs, est un endroit merveilleux, les paysages y sont incroyables. Il ne faut pas oublier qu’on est des touristes quand on visite la Gaspésie. C’est bien de faire attention aux gens, de respecter l’environnement, le territoire et de s’informer», insiste Safia Nolin.

Safia Nolin et son amour pour les baleines

Justement, elle se produira dimanche à BleuBleu lors d’une soirée carte blanche en duo avec l’artiste visuelle Maryse Goudreau. «C’est comme si on se connaissait depuis toujours. On partage la même obsession pour les baleines et on a de grandes discussions artistiques. Chez elle, c’est rempli de bélugas et on en parle à longueur de temps», raconte-t-elle avec un pétillement dans la voix.

«Maryse n’est pas très présente sur internet, donc elle a beaucoup de choses à dévoiler. Elle me parle de ses anciens projets, elle me montre ses photos, donc je découvre son art d’une façon tellement spéciale. C’est très inspirant!» explique enfin Safia Nolin.

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