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Les plaisirs non coupables de Gab Paquet

Le chanteur Gab Paquet Photo: Jay Kearney

À chaque spectacle de Gab Paquet, le public en redemande. Sa pop-rock à l’eau de rose hyper accrocheuse, ses textes érotico-humoristiques et ses habits de scène superbement kitchs charment à tout coup. Métro s’est entretenu avec le chanteur de pomme (ou plutôt de fruit défendu) à quelques jours de son spectacle au festival Coup de cœur francophone.

Tu fais carrière depuis bientôt 10 ans dans la peau d’un alter ego dandy. Quelle est ta relation avec ce personnage de scène?

C’est une facette de moi-même que je sors à l’occasion, en spectacle. Quand on est jeune, on développe des goûts particuliers qu’on n’assume pas trop, puis un jour, ces plaisirs coupables deviennent un mode de vie, quoi!

Quels sont ces plaisirs coupables?

Quand j’étais jeune, mon fun était de m’habiller dans les friperies et de collectionner les pochettes de vinyles flamboyantes et drôles, qui appartenaient à une époque où on pouvait se permettre la démesure. En faisant de la musique, ces influences sont ressorties.

Crois-tu, comme Chilly Gonzales qui a publié un essai à ce sujet, que l’expression «plaisir coupable» n’a plus sa place?

Habituellement, les gens sont grégaires, ils vont suivre le troupeau. Pourquoi c’était cool s’habiller comme les BB en 1989, mais qu’on en riait 10 ans plus tard? Le cycle des modes est très subjectif. Il faut sortir de ce carcan, arrêter de toujours vouloir bien paraître et être à l’affût de la tendance. C’est là-dessus que je joue. C’est comme la coupe Longueuil. Il y a 15 ans, c’était complètement risible. Mais pourquoi?

En spectacle, il y a une connexion hors du commun entre le public et toi. Comment l’expliques-tu?

Sur scène, les musiciens et moi exposons une facette de notre personnalité, nous sommes comme des lions en cage qui n’attendent qu’à être libérés. Ça a un effet contagieux sur le public. C’est sûr que les chansons, le rythme, les pulsions et les grooves sensuels peuvent aussi inciter les gens à devenir eux-mêmes des bêtes.

Les gens reviennent nous voir en spectacle pour avoir du fun, pour rire, pour décrocher de leur vie quotidienne.

Gab Paquet
Tes performances sont très théâtrales, avec changements de costumes, chorégraphies et déhanchements. Dans quel état d’esprit es-tu lorsque tu es sur scène?

Je suis complètement sur l’adrénaline. J’ai un petit rituel avant le spectacle avec les musiciens pour justement entrer dans le bon état d’esprit. On appelle ça l’orgasmotron. On est en cercle et on se met à crier de plus en plus fort, c’est très libérateur.

Ta musique fait rire par ses nombreux degrés d’humour, mais au-delà de faire rimer phallus et fallusse, tu as une réelle démarche artistique. D’où puises-tu ton inspiration?

Dans beaucoup de choses, notamment des livres. Je m’intéresse beaucoup à la littérature et à la symbolique. Pour mon plus récent album, La force d’Éros, j’avais lu Le banquet de Platon, qui parle beaucoup de la pulsion de vie. Souvent, lors de discussions avec des amis, on rit et des thèmes forts vont surgir, ce qui m’inspire. L’écriture de chansons est une expérience mystique. Je peux me promener dans la rue, puis tout à coup: bang! Paroles et musique surgissent comme si un ange me soufflait directement à l’oreille ce qu’il faut que je chante. C’est magique.

Entrevois-tu un jour laisser tomber ton personnage de scène?

Non, j’ai trouvé ma voix et j’ai du fun là-dedans. J’ai déjà essayé de faire des chansons plus sérieuses et ça ne marche pas. J’aime amener de l’hétéroclite dans la société homogène. Ça fait partie de mon identité artistique. Je fais du kitch, ce qui est un éventail quand même très large.

Gab Paquet sera au Lion d’or ce samedi à Coup de cœur francophone


À voir aussi à Coup de cœur francophone

Mardi: Kanen et Matiu au Verre bouteille

Mercredi: Ponteix à l’Escogriffe

Jeudi: Connaisseur Ticaso à l’Astral

Vendredi: Lou-Adriane Cassidy à l’Escogriffe

Samedi: Julia Daigle à l’Hémisphère gauche

Dimanche: Diane Dufresne au Gesù

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