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Le bonheur des autres: bonheur tranquille

Marc-André Grondin ne trouve pas son bonheur dans les fêtes mondaines et les réceptions clinquantes auxquelles les stars de sa trempe sont souvent invitées. Entre passer une soirée pénard à la maison et défiler sur un tapis rouge bondé de photographes, l’acteur n’hésite pas une seconde. «Il y en a qui vont à toutes les avant-premières. Ils veulent avoir le gros char, la grosse montre et le gros suit. C’est correct. Je n’ai rien contre ça. Mais je ne suis pas de même», dit-il.

Le comédien de 27 ans reconnaît qu’en le tenant éloigné des projecteurs, son «petit côté pépère» peut nuire à sa carrière. Mais au final, il n’en a que faire.

«Mon but, ce n’est pas d’arriver au top et d’avoir mon île privée, note-t-il. Ma définition du bonheur, c’est d’avoir une maison en campagne et de gueuler après mes trois enfants pour qu’ils viennent manger.»

Marc-André Grondin prend aussi plaisir à fouler les plateaux de tournage. Ça tombe bien, puisque les réalisateurs des deux côtés de l’océan se l’arrachent par les temps qui courent. Dans quelques jours, il entamera le tournage du prochain long métrage de Podz, L’affaire Dumont, inspiré d’une histoire vraie. Il y campera un livreur de dépanneur de Boisbriand condamné à la prison pour une agression sexuelle qu’il nie avoir commise. Au mois de janvier, il donnera la réplique à Gérard Depardieu dans L’homme qui rit, une nouvelle adaptation du roman de Victor Hugo signée Jean-Pierre Améris (C’est la vie). Il s’agira de retrouvailles entre le jeune Québécois et l’icône du cinéma français, qui ont partagé l’affiche de Bouquet final en 2007. «C’est une ostie de grosse commande, déclare Grondin à propos de cette superproduction européen­ne. On va tourner ça à Prague pendant quatre mois.»

Et ce n’est pas fini. À son retour en Amérique du Nord, il suivra les directives de Denis Côté (Curling) dans Vic et Flo ont vu un ours, qui brossera le portrait d’une ex-détenue (Pierrette Robitaille) qui décide de s’installer dans une cabane à sucre en forêt.

Mais avant de plonger dans cette succession de tournages, Marc-André Grondin s’est arrêté pour discuter du Bonheur des autres, le premier long métrage de Jean-Philippe Pearson, le co-scénariste  d’Horloge biologique et de Québec-Montréal. L’acteur y tient le rôle de Sylvain, un garçon dans la vingtaine dont la vie bascule lorsque son père de 55 ans (Michel Barrette) révèle qu’il attend un enfant avec sa blonde de 30 ans (Julie Le Breton). Cette grossesse inattendue ébranlera aussi le reste de la famille, à commencer par sa mère (Louise Portal), qui n’a jamais pardonné à son ancien époux de l’avoir abandon­née 20 ans plus tôt, la laissant seule à la maison avec deux bambins.

À l’écouter parler des raisons qui l’ont poussé à se lancer dans cette aventure, on remarque que Marc-André Grondin désirait renouer avec l’indus­trie cinématographique de sa patrie, lui qui s’est fait plutôt rare sur les écrans de la Belle Province depuis C.R.A.Z.Y. en 2005.

«J’avais l’été off, j’étais à Montréal et je trouvais que c’était une belle histoire, explique-t-il. C’était l’fun : je pouvais prendre mon char pour aller travailler et rentrer chez moi le soir.»

Il lance et compte
C’est en février que le public québécois pourra apprécier le coup de patin de Marc-André Grondin dans Goon, une comédie sur le hockey.

Présentée au dernier Festival du film de Toronto, ce long métrage canadien mettant également en vedette Jay Baruchel (The Trotsky) et Sean William Scott (American Pie) fait déjà saliver les amateurs de notre sport national.

«On espère tous que ce sera le prochain Slap Shot, indique Grondin, qui y joue une étoile montante qui traverse une léthargie. Il y a du hockey, de la bataille et des bonnes jokes, mais ce n’est pas juste une comédie vulgaire; les enjeux sont intéressants et le scénario est intelligent.»

Marc-André Grondin a beau aligner les projets d’envergure au grand écran, il demeure plutôt réservé quand vient le temps de se livrer au petit écran, comme en témoigne son récent passage à l’émission de Laurent Ruquier sur France 2 On n’est pas couché. «Je ne suis pas à l’aise dans ce genre d’arène. Je ne suis pas un performer. Si tu me montres une photo de moi en sixième année, je ne serai pas du genre à me lever en riant pendant que la foule applaudit, faire des high five à l’animateur ou frencher la fille à côté. C’est peut-être pour ça qu’on ne m’invite pas tant que ça dans les talk-shows… parce que c’est le genre d’affaires que le monde veut voir.»

Un drôle de star-système
Depuis qu’il poursuit une carrière en France, Marc-André Grondin remarque une certaine ambivalence des médias et du public d’ici à l’égard des Qué­­bécois qui obtien­nent du succès à l’étranger.

«On veut que les acteurs disent que c’est hot, qu’ils ont la grosse vie et qu’ils volent en première classe, mais en même temps, on veut qu’ils disent qu’ils ne gagnent pas une cenne et qu’ils font la file comme tout le monde. Il n’y a pas de bonne réponse : soit on dit que t’es faussement modeste, soit on dit que t’es plate. C’est étrange, dit-il. Oui, je fais un film avec Depar­dieu. Oui, c’est cool, mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus? Je travaille avec, je suis salarié com­me lui. On apprend nos textes chacun de notre côté… Il n’y a pas grand-chose à ajouter.»

Le bonheur des autres

En salle le 7 octobre

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