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Est-ce que 19-2 pousse trop la note?

Podz sur le plateau de 19-2 Photo: ICI Radio-Canada Télé

Il ne reste que trois épisodes à la populaire série de Podz, Claude Legault et Réal Bossé et une question se glisse timidement même au bout des lèvres des plus fervents : est-ce qu’ils en mettent trop?

Trop, comme dans l’expression : « trop, c’est comme pas assez ».

Bien sûr avec Podz, il y a une forme d’entente tacite où le téléspectateur s’engage à être brusqué émotionnellement. Ça vient avec comme on dit. Minuit le soir ne faisait pas dans la dentelle, tout comme les films du cinéaste. Il y a un certain esthétisme du tragique dans l’œil de Podz qui, en quelque sorte, fait partie de sa touche magique.

Si ça saigne, c’est que forcément c’est vivant.

Sauf qu’après sept épisodes de ce qui pourrait être la dernière saison de 19-2, il y a une désagréable impression de trop-plein. Nous sommes bien au-delà de la proverbiale goutte de trop, versée à mon avis très tôt lors de cette ultime déclinaison.

Sans vendre la mèche pour ceux qui attendent avant de visionner la saison, disons que tout va mal – pour tout le monde – de toutes les façons possibles.

19-2 a atteint un genre de statut d’intouchable dans notre télé en raison de la qualité de son écriture, du jeu des acteurs, de la réalisation et même du placement « subtil » de produit (bon, j’exagère un brin). Sauf qu’ici, peut-on vraiment en prendre plus?

Restent trois  épisodes à la saison en cours et le pire semble à venir. Combien ont décroché depuis les images troublantes du sergent Houle avec la petite fille? Combien n’ont pas supporté le retour répété de ces images, doublé d’une petite dose de décapitation banale?

Je suis le premier à défendre les images-chocs et l’utilisation du malaise pour faire avancer le récit. Mais le bon vieux « less is more » n’est pas une invention des paresseux et des économes, il y a une véritable efficacité à l’utilisation des images avec parcimonie.

J’étais vendu à 19-2 dès les premières images de la première saison. Sauf que là, une réserve se pointe le bout du nez. Si moi, qui ai découvert les saveurs du cinéma via les films de genre, notamment l’horreur et la science-fiction qui carburent aux excès, hausse les sourcils devant les excès de Podz – qu’en est-il d’un spectateur moins réceptif à la violence et au drame?

Comme en témoignent les mésaventures d’O’. plus tôt cet hiver, tuer un personnage au Québec est un terrain glissant. J’ai peur des réactions quand Podz aura fini par tuer tous les acteurs de sa série, les uns après les autres, comme un hommage ironique aux « Slashers movies » des années 80.

J’ironise un peu, mais la crainte est réelle.

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