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Silent Night: Douce nuit dans les tranchées

Photo: Minnesota Opera

L’Opéra de Montréal conclura sa 35e saison avec Silent Night, œuvre du compositeur Kevin Puts, récompensé d’un Pulitzer, et du librettiste Marc Campbell. Une ode à la paix et à la fraternité… une lueur d’espoir.

Inspiré du film Joyeux Noël, du réalisateur français Christian Caron, Silent Night se passe le soir de Noël 1914, sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Trois tranchées, trois nations, une même sale guerre, mais une volonté commune de faire une trêve pour fêter Noël.

Allemands, Français et Écossais se retrouvent ainsi à échanger, trinquer, manger et jouer dans une zone neutre du nord de la France, au grand dam de leurs états-majors.

«Cette idée est juste inimaginable!» s’exclame le compositeur américain Kevin Puts en entrevue téléphonique.

Commande de l’Opéra du Minnesota, Silent Night est le tout premier opéra de Kevin Puts, considéré comme un des plus importants compositeurs de sa génération. «J’ai toujours eu envie d’écrire un opéra, mais cette commande était intimidante. Dale Johnson [le directeur artistique de l’Opéra du Minnesota] voulait quelque chose de grandiose, en trois langues, avec un grand orchestre et une grosse section de chœurs. C’était effrayant et excitant à la fois», confie-t-il.

S’inspirant librement de l’histoire du film, le compositeur n’a eu aucun mal à y trouver des scènes qui seraient «époustouflantes» pour son opéra.

Même si de plus en plus de films sont adaptés à l’opéra, il n’en reste pas moins que Kevin Puts et le librettiste Marc Campbell réussissent un tour de force en dirigeant trois corps d’armée sur scène sans tomber dans la cacophonie. «Qu’il s’agisse d’un livre ou d’un film, il faut toujours trouver ce qui se transposera le mieux en musique. Et Marc Campbell a vraiment fait un excellent travail. Deux armées chantent simultanément des choses différentes, de part et d’autre du champ de bataille, et tout reste harmonieux», indique-t-il.

Opéra en deux actes, l’œuvre de Kevin Puts a, depuis la première mondiale en 2011, fait l’unanimité auprès du public, en plus de remporter le prix Pulitzer de musique en 2012. «J’étais heureux mais très surpris lorsque les médias m’ont contacté pour me l’annoncer. Je n’ai pas réalisé l’importance que cela pouvait avoir. C’est en voyant la réaction de mes collègues et de mes amis que j’ai compris», avoue en toute humilité le compositeur de 43 ans.

Impossible de ne pas faire de parallèle avec les nombreux conflits qui ravagent les nations depuis cent ans. Tout en utilisant la corde sensible – mais non larmoyante – sur laquelle Caron s’est appuyé pour évoquer la fraternisation et la paix, Puts souligne également l’absurdité de la guerre. «C’est un sujet qu’il sera toujours pertinent d’aborder. C’est un aspect insensé de notre humanité. Prendre la décision d’être une partie intégrante d’un conflit, de perdre des vies humaines, de tuer des centaines de milliers de personnes… C’est malheureusement fascinant», déplore Kevin Puts.

Variété musicale
Chants de Noël, ballades écossaises, musiques dans le genre de Mozart ou Schubert, Silent Night offre, outre l’opéra, une variété musicale chantée en cinq langues [allemand, français, anglais, italien et latin].

L’œuvre peut également compter sur la présence de chanteurs québécois et canadiens dans les rôles principaux: Marianne Fiset, Phillip Addis, Joseph Kaiser et Daniel Okulitch.

Silent Night
À la salle Wilfrid-Pelletier
Les 16, 19, 21 et 23 mai

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