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Petite-Vallée: un festival entre mer et chansons

Photo: Jean-Charles Labarre/collaboration spéciale

Le cadre enchanteur du Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie, qui s’est conclu ce week-end, a encore une fois été le théâtre de nombreux moments exquis. Survol.

Beaux et fiers devant l’adversité, comme le roc face aux vents, les Gaspésiens qui organisent ce festival depuis maintenant 33 ans nous ont démontré qu’avec de la détermination et du courage, on peut réussir de grandes choses.

Et cela en dépit des mesures d’austérité, qui font planer le doute sur quelques manifestations culturelles en région. Un véritable carrefour de rencontres qui, grâce à ses spectacles, mais aussi des initiatives qu’il a inspirées, comme le Camp chanson et le volet Chansonneurs (consacré à la relève), fait office de brasier de notre culture nationale.

Qu’à cela ne tienne, lors du show d’ouverture ainsi qu’au moment de sa vibrante interprétation de Seigneur, durant l’hommage collectif à Kevin Parent, Yann Perreau nous a prouvé combien il demeure un artiste fascinant. Et il n’est pas le seul. L’auteur de ces lignes était ravi de renouer avec l’univers enchanteur de Bori en compagnie de certains blogueurs de ce voyage de presse qui, de leur côté, le découvraient, ébahis.

Triste mais judicieuse métaphore de notre rapport collectif à la chanson d’ici, trop souvent méconnue pour toutes sortes de mauvaises raisons. D’autant plus que des artistes comme Salomé Leclerc, quintessence de la féminitude rock, n’ont rien à envier aux vedettes internationales et assurent, chacun à leur façon, le rayonnement de notre spécificité sous le ciel d’Amérique.

Une démarche poussée à son maximum par un Alexandre Belliard, épaulé par quelques-uns des artistes au programme, dont Alexandre Désilets, D. Boucher, Y. Perreault et ladite Salomé, qui sont venus, tour à tour, nous rappeler d’où nous venons avec les Légendes d’un peuple. Loin d’être hermétique, ce concept s’avère fascinant et étonnamment ludique.

«Je me suis baigné juste assez longtemps pour avoir une dose d’humilité masculine.» – Kevin Parent, sortant de la mer et répondant au classique: «Elle est froide ?»

Le thème de la survivance est revenu à quelques reprises, notamment quand le charismatique Daniel Boucher nous a lu un extrait de l’hymne national du Canada pour rappeler à la fin qu’il était originellement destiné à une célébration de la… Société Saint-Jean-Baptiste! Et cela le jour même de la fête du Dominion.

Parmi les autres moments inoubliables au Théâtre de la Vieille Forge, mentionnons le fabuleux spectacle Le monde perdu, de Daran, qui marie chansons top niveau et projection road movie, le tout magnifié par les dessins superposés en direct de Geneviève Gendron.

Du côté de l’église Cloridorme, où ont eu lieu les événements à plus grand déploiement, notons les très relevés hommages collectifs à Renée Martel et à Kevin Parent, et déplorons le volume beaucoup trop fort pour ce genre d’endroit lors du show de Marie-Pierre Arthur.

Hormis ce bémol, c’est le cœur gonflé par le vent salin et la petite musique infinie des vagues et des chansons que nous penserons à la 33e édition de ce Festival qui, coûte que coûte, doit survivre.

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