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Gala de l’ADISQ: Jean Leloup et Ariane Moffatt, amis de la musique

Photo: Chantal Lévesque/Métro

L’inimitable Jean Leloup a raflé trois trophées dimanche soir au 37e gala de l’ADISQ. Une soirée lors de laquelle, coïncidence, Ariane Moffatt a remporté, à 22 h 22 tapantes, le grand prix de l’Interprète féminine de l’année pour son album, 22h22. Ouaip. La magie de la musique.

C’est un gala où on sentait la profonde amitié, l’admiration et le respect mutuel qui lient les grands acteurs du milieu de la musique. Illustrations en vrac: René Simard a lancé l’hommage à sa grande complice Dominique Michel. Pierre Lapointe a remis l’Album pop de l’année à sa «grande amie, Ariane Moffatt», qui a, quant à elle, tendu le prix de l’Album adulte contemporain à une autre alliée et ancienne compagne de classe, du temps où elles «étudiaient au Cégep Saint-Laurent», Marie-Pierre Arthur. La bassiste d’origine gaspésienne est allée cueillir son Félix pour son troisième opus, Si l’aurore, avec un sourire grand comme ça. «Merci! Heille, c’est Ariane qui me le donne en plus! Je capote!»

Toujours côté «potes», en hommage au discours de remerciements le plus étrange de la décennie, à savoir celui signé par Klô Pelgag l’an dernier (on se rappellera ce salut à Messmer), la jeune femme est montée sur scène avec son adoré hypnotiseur pour présenter le convoité titre de Révélation de l’année. En ouvrant l’enveloppe, elle s’est exclamée: «Et le gagnant est… iiiiiih! Mon ami Philippe Brach!»

Le roux Saguenéen, qui a été récompensé pour son premier disque, La foire et l’ordre (et qui, depuis la sortie de ce dernier, a déjà eu le temps d’en faire paraître un deuxième), a salué son amoureuse avec son humour toujours aussi délectablement décalé. «Un gros merci à ma copine, dont malheureusement, vite de même, j’oublie le nom.»

«Je voudrais en profiter pour saluer mes collègues, mes amis musiciens! On a une industrie incroyable et il faut en être fier!» – Ariane Moffatt en recevant le prix de l’Interprète féminine de l’année

Notons sinon que, même si Louis-José Houde a rigolé de Jean Leloup, triple grand gagnant de la soirée, qui a cumulé les discours drôles et décousus, c’est peut-être «Yoan de La Voix» qui a remporté la palme de l’étrangeté, lorsqu’il est venu présenter la catégorie de «l’album… folk? Oui… c’est ça… l’album folk». Un prix finalement remporté par Fred Pellerin.

Si on appuie sur «reculer», rewind un peu, soulignons que le gala s’est ouvert sur un numéro classique, soit Louis-José Houde jouant du drum. Puis, sur un tapis de roses, Leloup nous a emmenés à Paradis City, et joué au Voyageur, terminant sa prestation par un : «Pourquoi tu voles, et pis moi, je ne vole pas, ben tu voles, voleur!» doublé d’un sourire ravageur.

Puis, saluant la foule d’un «Champagne, showbizz, bonsoir!», Houde a taquiné, comme il avait promis de le faire, les musiciens qu’il «aime, aime! Malgré tout!»

Le maître de cérémonie aux 10 ans d’expérience s’est ainsi moqué de ces nommés qui prétendent qu’ils «ne s’attendaient pas à gagner» («T’as 900 piasses de linge sur le dos. Tu t’y attendais! T’as des paillettes, t’as des attentes!») et des artistes toujours sur le bord de faire un tabac à l’étranger, comme, selon lui, Bobby Bazini. Remarquons à cet égard que sa réplique, «Perce, Bobby! Perce!», risque de rester longtemps dans les esprits.

Sinon, LJH s’est aussi révolté contre Spotify, «les quotas des chansons francophones que les radios demandent de baisser de 65 % à 35 %», et les after party de l’ADISQ auxquels il déconseille fortement à tout jeune artiste d’aller. Car «t’arrives là et on est quatorze!»

Côté prestations, on retiendra le trio de feu et de flammes formé de Galaxie – sacré, délectable surprise pour les amateurs de rock, Groupe de l’année –, de Phil Brach, qui s’est momentanément déchaîné aux maracas, et de l’homme qui a réalisé son deuxième album, à savoir Louis-Jean Cormier. Autre trio magique, celui composé de Fanny Bloom, de Marie-Mai et d’Ariane Moffatt, qui ont joué ensemble une-chanson-au-titre-à-un-mot de chacune d’entre elles, soit Piscine, Indivisible et Miami. Complicité, amitié.

Pour conclure, un moment marrant? Cette petite pique lancée par Patrice Michaud, auteur-compositeur-interprète gagnant du Spectacle de l’année. «Merci aux diffuseurs qui ont accueilli ce spectacle. Et merci aux diffuseurs qui ne l’ont pas accueilli. J’imagine qu’on va se voir dans pas long.» On imagine aussi.

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