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Escortes à Z, faire du lèche-vitrines

Escortes à Z Télé Photo: Z Télé

C’est bel et bien terminé l’époque où Ztélé était une chaîne consacrée à la techno, à la science-fiction et à la «culture geek» au sens large. Ce n’était peut-être pas le mandat officiel, mais dans la tête de plusieurs c’était l’identité de la station. Des émissions phares comme Jobs de bras et Comment ça marche sont de moins en moins au centre de la grille-horaire.

Le sexe et ses dérivés ont pris d’assaut la programmation de Z depuis quelques saisons déjà, une tendance de plus en plus populaire chez les chaînes spécialisées québécoises.

Escortes, une nouveauté cet hiver, s’inscrit dans ce créneau grandissant sans tirer son épingle du jeu.

Après le visionnement du premier épisode mettant en vedette une femme escorte à la retraite et un homme escorte débutant dans le milieu, on cherche un peu l’intérêt d’une telle production. Le sujet est pourtant intéressant et mystérieux, il y a beaucoup de choses à apprendre pour les non-initiés, mais encore faut-il faire un travail de fond pour extraire l’information et la vulgariser à l’écran.

Tout est dans l’exposition avec Escortes et les désagréables reconstitutions avec des comédiens meublent près de la moitié du temps à l’écran. C’est agaçant, voire paresseux comme façon de faire.

Valérie Blais ne semble pas à son aise à l’animation et les entrevues restent en surface. Même quand ses invités lui ouvrent des portes, comme la conciliation travail-famille plus particulière dans ce genre de milieu, les questions ne suivent pas pour développer le sujet. On parle de sexe, de sexe et un peu plus de sexe de façon plus ou moins légère.

L’industrie du sexe c’est pourtant plus que la banalisation du sexe.

Je suis resté sur ma faim. Peut-être aussi qu’Escortes souffrent de l’abondance des offres similaires sur d’autres chaînes ou lors d’autres saisons à Z. Les explorations des bars de danseuses, du monde de la porno et du 281, pour ne nommer que ceux-là, ont précédé la diffusion d’Escortes en élaborant pas mal plus sur le sujet.

Faire un jugement rapide, je dirais qu’Escortes dans sa forme actuelle est une production superflue en fonction de l’offre actuelle. Mélanie Maynard sur un plateau de film XXX, par exemple, osait pas mal plus que les reconstitutions timides offertes par Escortes.

On croirait un cours d’éducation sexuelle qui appelle un pénis un «zizi» et une vulve un «pipi» pour ne pas tomber dans le vif du sujet. Ça sonne faux, tant dans l’intention que dans le traitement.

Dommage – il s’agit pourtant d’un sujet très riche et, comme ils le disent abondamment dans leur promotion, il s’agit aussi du plus vieux métier du monde que l’on connaît encore que trop peu.

Il faut se mouiller Ztélé, il ne suffit pas de mettre le mot SEXE en grosse lettre sur une affiche pour attirer l’attention.

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