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Les vaillants: pour commencer à regarder

Photo: Pascal Sanchez

Les vaillants, de Pascal Sanchez, propose de voir différemment un des quartiers les plus défavorisés de Montréal.

Le documentariste Pascal Sanchez (La reine malade) avait du quartier Saint-Michel cette image un peu faussée, déformée et stéréotypée qui est véhiculée par les médias. Un lieu où régneraient la pauvreté, la violence, l’analphabétisme et les problèmes de toutes sortes. C’était avant d’y mettre les pieds et de découvrir autre chose.

«Je trouvais ça très intéressant et très riche d’offrir un contrepoint à ces clichés, explique le chaleureux réalisateur, rencontré à la Cinémathèque québécoise. Il faut arriver à exprimer la réalité, les difficultés, les dangers et, en même temps, à montrer sans embellir comment la vie est faite de tous les efforts des gens qui habitent ce quartier et y travaillent.»

«Des gens s’engagent et font des efforts pour améliorer la situation. Le film est construit autour de ces hommes et de ces femmes. Je suis parti en quête de ces batailles-là, qui sont souvent cachées sous le tapis et qui ne sont pas spectaculaires.» –Pascal Sanchez, réalisateur des Vaillants.

Art Les vaillants PASCAL SANCHEZ3_crédit Lou ScambleLe groupe a ici préséance sur l’individu. On n’est pas dans Ma vie réelle ou L’Est pour toujours. Le portrait d’ensemble comprend des résidants et des intervenants – les «vaillants» du titre, qui sont à la fois fragiles et forts –, et se concentre sur quelques lieux importants, tels un HLM et des maisons de jeunes.

Pas surprenant que le cinéaste y ait consacré trois années de son existence. «Il n’y a pas de récits de vie, de confessions ou d’entrevues à la caméra. Mon film porte sur les petits gestes. Ça prend du temps pour avoir quelque chose de significatif.»

Pascal Sanchez s’y est appliqué minutieusement, privilégiant l’image plutôt que la narration ou l’argumentation, faisant parler ses personnages par leurs actes. Le récit est doux et posé, d’une sincérité et d’une humanité qui l’honorent.

«Souvent, comme documentariste, on a la tentation  de hurler, parce que les choses sont tellement révoltantes, convient-il. Moi, cette critique, j’ai choisi de l’exprimer autrement, à ma façon. Une façon plus silencieuse, mais ancrée dans le quotidien.»

Les vaillants
En salle vendredi

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