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Cinéma sous les étoiles: des documentaires qui brillent

Photo: Collaboration spéciale

Cinéma sous les étoiles, ce sont 38 longs et moyens métrages, et 28 courts, pour un total d’une cinquantaine de projections dans plusieurs parcs de Montréal et des environs. Mais c’est surtout des rencontres, et la chance de discuter de certains des meilleurs documentaires sociaux et politiques de l’année.

Présenté par Funambules Médias, l’événement, qui célèbre sa septième édition, est né au parc Laurier, «le château fort du festival». «Mais maintenant, on est rendus un peu partout sur l’île de Montréal, remarque le co-coordonnateur et programmateur Nicolas Goyette.Dans Villeray, dans Rosemont, dans le Centre-Sud, dans le Sud-Ouest… Cette année, on projette même des films à Val-David.»

En 2015, environ 7000 personnes ont assisté à l’ensemble des projections organisées par Cinéma sous les étoiles. Et certains des documentaires favoris de ces spectateurs seront présentés à nouveau cet été. Parmi eux, l’oscarisé et incontournable Citizenfour, de Laura Poitras, qui suit les premières heures des révélations d’Edward Snowden dans un hôtel de Hong Kong. Également de retour : Le sel de la terre, portrait du renommé photographe brésilien Sebastião Salgado. C’est d’ailleurs la projection de ce film dans Villeray qui a obtenu le plus franc succès l’an dernier.

Du côté des films récents, notons la présence de The True Cost, d’Andrew Morgan. Un nécessaire et révoltant survol de l’industrie de la «mode rapide» et des méthodes répréhensibles qu’elle préconise (exploitation des travailleurs, refus d’appliquer les normes les plus basiques de sécurité…) Résonnant aussi dans l’actualité : Oncle Bernard – L’anti-leçon d’économie. Un captivant exposé en noir et blanc que fait le regretté économiste Bernard Maris, assassiné dans les attentats contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, à l’intention du cinéaste Richard Brouillette.

«Ce qui lie l’ensemble des films de notre programmation, c’est leur thème : l’idéologie néo-libérale. Ce sont soit des critiques de cette idéologie, soit des œuvres qui proposent des alternatives», précise Nicolas Goyette. Il ajoute que les documentaires sociaux et politiques choisis permettent aussi d’approfondir des sujets «traités durant l’année par le biais de chroniques de cinq minutes dans les médias».

«Grâce à l’aspect ludique, on réussit à atteindre des gens qui ne seraient pas nécessairement venus si notre événement s’était appelé “Documentaires engagés sous les étoiles”!» –Nicolas Goyette, co-coordonnateur et programmateur de Cinéma sous les étoiles

Reflet de la réalité, un des thèmes les plus présents à Cinéma sous les étoiles cette année est celui des déplacements de populations et des immenses difficultés que vivent les réfugiés. Comme le documente Callshop Istanbul, des Montréalais Hind Benchekroun et Sami Mermer, coup de cœur de Nicolas Goyette. «J’ai trouvé ce film très humain. Très bien fait!» Le programmateur cite aussi Mahmud’s Escape, «qui montre vraiment, en images, ce que ça signifie, pour une famille, de partir de la Syrie pour se rendre en Suisse. C’est assez choquant quand on le voit!»

Il ajoute que si le festival se sert du cadre convivial dans lequel il se déroule («c’est agréable pour les gens, c’est l’été, il fait chaud, on va dans le parc pour voir du cinéma»), le but n’est pas seulement de «présenter des films pour présenter des films». Non. «La plupart des soirées sont suivies d’une discussion avec la réalisatrice, le réalisateur ou des invités qui ont un lien avec la thématique. Ce qu’on veut, c’est tisser des liens entre les spectateurs, susciter des discussions. Faire en sorte que les citoyens, les gens du quartier, se réapproprient les espaces publics.»

À l’animation des débats postprojections se succéderont plusieurs personnes, dont la réalisatrice Nadine Gomez (qui a récemment signé le court métrage Métro) ou Nicolas lui-même. «On met toujours de l’avant des thématiques qui nous tiennent à cœur, note-t-il.

L’économie, l’agriculture, les luttes sociales, les saccages environnementaux… Je fais confiance au public, ce sont des gens qui participent vraiment quand ils sont sur place, qui restent pour les discussions.» À votre tour d’y être.

Quelques infos à retenir

  • Mahmud’s Escape – A Syrian Family Seeking Refuge. Film d’ouverture, présenté le 29 juin au parc Laurier. Rassemblement et allocutions des invités à 19 h 30; projection à 21 h 15.
  • The True Cost. Le 5 juillet à 21 h 15 au parc Saint-Gabriel.
  • Callshop Istanbul. Le 13 juillet à 21 h 10 au parc Laurier.
  • Toute la programmation au cinemasouslesetoiles.org

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