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Le combat des villes, un plat qui se mange froid

Le combat des villes Photo: Radio-Canada / Élisabeth Cloutier

Pas facile lancer un nouveau concept d’émission culinaire dans l’ombre de la défunte série Les Chefs. C’est le mandat du Combat des villes qui, ce soir, présentera sa deuxième émission, la première de la «vraie» compétition.

À ce stade-ci de la nouvelle proposition estivale d’ICI Radio-Canada Télé, j’ai plus de questions que de réponses.

Par exemple, pourquoi deux animateurs? Sans rien enlever à Sébastien Benoit ou Bianca Gervais, je cherche la pertinence du dédoublement. Quand un parle, l’autre hoche la tête et «fait des faces». Essentiellement, c’est tout ce qu’un duo fait de plus qu’un animateur seul. La dynamique est étrange, brouillonne et avec un œil plus critique, il s’agit d’un obstacle à mon appréciation. Un peu la même problématique qu’avec Déjà Dimanche ou encore Pénélope et Jean-Luc Mongrain l’an passé. Quand un animateur fait le travail, pourquoi s‘encombrer de deux?

Inversement, un bulletin de nouvelles gagne beaucoup de dynamisme avec deux lecteurs et on s’éloigne de plus en plus de la formule ici. Va savoir.

Ensuite, pour une émission de cuisine, pourquoi autant de fla-fla autour? Je comprends l’ambition de faire de la télévision différente avec un nouveau concept, ça va, mais le croisement entre The Amazing Race et les émissions du Food Network, c’est étrange. On nous lance une boite de cartes postales au visage et il faut se démerder pour y trouver notre compte.

Il s’agit d’une émission de cuisine, mais on place beaucoup d’emphase sur le mot «combat» et, surtout, sur le mot «ville».

Les animateurs nomment les villes dès qu’ils peuvent et les participants doivent se présenter en glissant le nom de leur ville aux trois mots. On ne s’adresse pas à des chefs d’expérience, on parle à des villes. «Chelsea, c’est votre tour» «Saguenay, attention». C’est surfait.

Aussi maladroites qu’à l’époque de la série de hockey Montréal-Québec, les rivalités construites pour l’émission entre les villes ne sont pas crédibles. Il y a certainement l’orgueil des chefs qui pimentent le tout, mais doit-on vraiment croire que Longueuil et Montréal entretiennent une animosité dans le monde la restauration? Idem pour Chelsea et Saguenay?

Ce n’est pas très sérieux.

Tout ça fait entrave au travail de très bons chefs qui présentent des plats de qualité devant deux de nos meilleurs ambassadeurs en cuisine au Québec. Daniel Vézina et Normand Laprise sont à leur place dans ce rôle de critique et de juge et c’est le seul point positif de l’émission – quand on s’attarde à la nourriture concoctée par les chefs.

Tout le reste, c’est dans le chemin.

Reste alors une heure de télé un peu pénible, mais la saison est encore jeune. Donnons la chance aux coureurs.

Mais si je devais faire une prédiction hâtive, le Combat des villes ne se répétera pas l’été prochain. Par contre, j’aimerais voir un Combat des chefs …

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