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Un goût amer pour le «calendrier de l’avent caritatif»

Daniel H. Lanteigne, CFRE, CRHA - Collaboration spéciale

Pour plusieurs, chaque année, le calendrier de l’avent met l’eau à la bouche, ravive la nostalgie d’antan et marque le début des festivités, bien munis d’un compte à rebours chocolaté vers Noël. Sachant très bien, qu’à la dernière case du calendrier, peu importe la liste des enfants sages ou non, une tonne de cadeaux déferlera sous le sapin.

Mais pour d’autre le calendrier de l’avent, ce décompte qui nous rapproche de la fin de l’année a un goût amer. Une tristesse sans nom qui vient nous heurter à la désolante réalité que le bonheur, pour certain, oui ça s’achète, mais c’est au-delà de leurs moyens.

Car d’un bout à l’autre du pays, des gens attendent impatiemment pour des vêtements, de la nourriture et même un toit dans l’espoir que la générosité ancrée du temps des Fêtes soit au rendez-vous. Pas dans une volonté de culpabiliser les mieux nantis, les privilégiés. Non. Simplement parce que cette période de l’année est souvent synonyme de partage, de générosité et de don.

Mais ça, c’était avant. Avant que le portefeuille de plusieurs fonde comme neige au soleil. Avant que ceux qui donnaient aux banques alimentaires traversent la clôture pour finalement espérer recevoir des denrées.

Alors qu’aujourd’hui, on parle d’un temps des Fêtes sombre pour les organismes caritatifs qui doivent vivre avec environ 30% moins de dons, beaucoup moins de bénévoles et parfois moins d’employés également. Mais ce n’est pas uniquement le manque de ressources qui frappe, c’est également la dichotomie avec les besoins qui augmentent drastiquement jusqu’à 200, voire 300%.

Un tel déséquilibre précarise la survie des organismes et ultimement des services qu’ils rendent à l’année. Un tel déséquilibre vient effriter plus que jamais le filet social déjà fragile. Il met également en péril un nombre important d’organismes au pays alors qu’Imagine Canada estime qu’un organisme sur cinq pourrait ne pas survivre à la pandémie.

Comme l’année tire bientôt à sa fin, les jours sont comptés pour ceux qui souhaitent arrimer leur générosité en 2020 et bénéficier d’une déduction fiscale lors de la production de leur déclaration de revenus.

Alors si vous le pouvez, donnez.

De votre temps, de votre argent. Car qui sait si un jour, vous aussi, vous ne vous retrouverez pas de l’autre côté de la clôture.

Daniel H. Lanteigne, CFRE, CRHA est consultant en philanthropie chez BNP Performance philanthropique en plus d’être chargé de cours au Certificat en gestion philanthropique de l’Université de Montréal et président désigné de l’Association des professionnels en philanthropie – section du Québec.

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