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ENSEMBLE – Lettre ouverte

M.Charette,

Tout d’abord, félicitations pour votre nomination à titre de nouveau ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. La société civile, les organisations non gouvernementales et plusieurs autres groupes ou parties prenantes sont déjà prêts à travailler avec vous et votre équipe pour assurer un avenir durable et inspirant pour les citoyen.ne.s du Québec.

À l’aide des connaissances scientifiques disponibles, le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) a publié le tout premier rapport Planète vivante Canada, qui mesure l’état de la biodiversité des espèces. Et les résultats sont très inquiétants: la moitié des populations d’espèces contrôlées (451 sur 903) sont en déclin, et l’indice indique un déclin moyen de 83%. Encore plus alarmant: le nombre d’espèces à risque, celles qui sont protégées par la loi, est aussi critique qu’avant — sinon pire.

À peine nommé, vous héritez – entre autres – du dossier Gazoduq/Énergie Saguenay. Si plusieurs organisations citoyennes et environnementales (incluant le WWF-Canada) estiment que seule une évaluation globale permettra de bien juger des impacts de ce projet sur le fjord du Saguenay, sa biodiversité et le climat, par le calcul des gaz à effet de serre (GES) générés par l’ensemble du projet, votre gouvernement maintient que seules les émissions concernant le territoire québécois seront considérées; sans tenir compte des émissions en amont.

La perte de biodiversité n’affecte pas que la savane africaine ou la grande barrière de corail. Elle perturbe notre nature et notre économie d’ici. Pouvez-vous imaginer Tadoussac sans ses bélugas et l’impact que cela aurait sur l’économie locale? Nous avons une responsabilité collective face au déclin de notre patrimoine naturel.

Permettez-moi de vous rappeler quelques-unes des propositions soumises aux partis lors de la campagne électorale:

  1. Le Québec est bleu, mais il est fragile quant aux inondations et aux dérèglements climatiques. La mise en œuvre d’une politique nationale de gestion des eaux pluviales doit être élaborée.
  2. Le Québec est vert, mais n’a toujours pas atteint ses objectifs de protection du territoire. Afin d’assurer la protection de nos espèces marines, la pêche durable et la résilience de nos communautés, réalisons les objectifs de 10% d’aires marines protégées dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent et de 17% d’aires terrestres protégées d’ici 2020, par égard pour les objectifs internationaux de la Convention sur la diversité biologique.
  3. Le Québec est grand, riche et diversifié. Il puise sa force dans ses diverses communautés et cultures, incluant les Premières Nations et les Inuits. Nous devons mettre en œuvre l’engagement gouvernemental de protéger au moins 50% du territoire au nord du 49e parallèle, en collaboration avec toutes les communautés de ces territoires.

Ensemble nous pouvons réaliser ces objectifs et élaborer les solutions qui enrichiront le Québec. Mais il n’y a pas de temps à perdre.

Sophie Paradis, Directrice Québec WWF-Canada

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