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Un réseau social pour la planète

Abstract technology background. Global network business marketing. World wide business concept Photo: Getty Images/iStockphoto
Felippe Herrera Aguirre - Metro World News

Inspiré par le mouvement #MoiAussi, un entrepreneur suédois souhaite s’attaquer aux changements climatiques avec le mot-clic #WeDontHaveTime.

Pour Ingmar Rentzhog, la lutte contre les changements climatiques représente le plus grand défi auquel les humains ont dû faire face. Et selon lui, l’élection de Donald Trump ne fait que compliquer les choses.

«Quand Trump a été élu président, je me suis dit qu’il serait impossible de trouver un leadership mondial afin de régler la crise du climat», a dit M. Rentzhog à Métro.

Il croit qu’il existe «plusieurs ONG qui font du bon travail, mais les choses avancent très lentement». Il a donc eu l’idée de créer le réseau social We Don’t Have Time («Nous n’avons pas le temps»). L’initiative web, dédiée entièrement aux changements climatiques, sera lancée dimanche, durant une conférence diffusée sur les réseaux sociaux. Des personnalités liées à la cause, comme Dennis Meadows, auteur de Halte à la croissance? (1972), seront de la partie.

«Avec TripAdvisor, vous pouvez évaluer des entreprises de tourisme. Avec We Don’t Have Time, vous pourrez faire de même avec l’industrie liée au climat.» – Ingmar Rentzhog, entrepreneur suédois

Cyberstratégie
Selon Ingmar Rentzhog, les gens ne visitent pas seulement les réseaux sociaux pour révéler des pans de leur vie. Ils y voient aussi une façon de faire une différence. «Tout le monde parle de Facebook. Mais je crois qu’il faut d’autres plateformes si nous voulons rendre le monde meilleur», explique-t-il.

C’est pourquoi la fonction première de We Don’t Have Time sera de présenter les principales informations sur les politiques environnementales adoptées dans le monde ainsi que les décisions des politiciens sur la question. Les usagers pourront les noter, un peu comme sur TripAdvisor.

L’Initiative sera aussi visible sur d’autres réseaux sociaux comme Twitter et Facebook grâce au mot-clic #WeDontHaveTime. «#MeToo [#MoiAussi] est un mot-clic qui a permis de parler en masse du harcèlement subi par les femmes. Nous voulons que les gens parlent du climat de la même façon.»

Maintenant ou jamais
Ingmar Rentzhog et son équipe sont motivés par l’urgence d’agir contre les changements climatiques et par leur volonté de guérir la planète.

«Il est impossible de s’attaquer au problème uniquement sur une base locale, souligne Marten Thorslund, directeur marketing de We Don’t Have Time. Nous devons comprendre que nous faisons partie d’un village global, d’une communauté qui doit agir ensemble. Ceux qui sont les plus avancés sur les plans technologique et économique doivent paver la voie.»

Selon les organisateurs, des centaines de personnes d’un peu partout dans le monde ont déjà manifesté leur désir de participer au projet. Ils espèrent que leur initiative sera utile dans la lutte contre les changements climatiques.

Entrevue avec Ingmar Rentzhog de We Don’t Have Time

Quelle est la mission de We Don’t Have Time?
Notre but n’est pas d’être une autre ONG ou OBNL qui s’attaque au problème, car il y en a déjà assez. Elles font du bon boulot, mais avancent lentement. Ce qui est intéressant, c’est qu’il n’existe pas d’entreprise web qui se consacre à la crise du climat et à ses enjeux. Selon nous, c’est le plus grand défi auquel nous avons dû faire face dans l’histoire. Les besoins sont là.

Vous dites vous être inspiré du mouvement #MoiAussi…
Ce qui est extraordinaire avec ce mouvement, c’est de voir comment un seul mot-clic a mobilisé autant de personnes. Nous voulons nous en inspirer. Nous lancerons un outil simple dans le but de diffuser le #WeDontHaveTime, un peu comme avec le Ice Bucket Challenge. Vous pourrez adopter une résolution climatique et l’envoyer à vos amis afin qu’ils fassent la même chose. Nous voulons rendre la chose virale.

Certains dénoncent l’activisme sur les réseaux sociaux, car il ne débouche pas toujours sur des actions concrètes…
C’est vrai. Participer à un mouvement sur les réseaux sociaux, c’est comme avoir son cinq minutes de gloire. Puis, on oublie et rien ne change réellement. C’est pourquoi We Don’t Have Time ne servira pas qu’à diffuser un mot-clic; nous créerons également une plateforme web. Notre but est d’attirer 100 millions de membres. Il y a 2,5 milliards de personnes qui utilisent les réseaux sociaux, donc, si nous pouvons en attirer 100 millions, nous ne serons pas qu’un mouvement, mais un réseau social en soi. Nous lancerons le mouvement et construirons la plateforme en parallèle. Cette dernière sera lancée à la fin de 2018 ou en 2019.

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