Les progressistes maintiennent la pression sur Joe Biden sur la Cour suprême

Democratic presidential candidate former Vice President Joe Biden speaks to media as he arrives at New Castle Airport, in New Castle, Del., Wednesday, Sept. 23, 2020, as he returns Charlotte, N.C. (AP Photo/Carolyn Kaster) Photo:
Will Weissert et Cheyanne Mumphrey - The Associated Press

WASHINGTON — Depuis que Joe Biden a remporté l’investiture démocrate en mars, les principaux progressistes l’ont accepté — parfois à contrecœur — comme chef de leur parti. Mais dans les dernières semaines de la campagne, le siège vacant à la Cour suprême menace d’attiser de vieilles divisions.

Certains militants de gauche font pression sur M. Biden pour qu’il promette d’augmenter le nombre de juges au plus haut tribunal du pays s’il remporte la Maison Blanche et si les démocrates prennent le contrôle du Sénat.

Mais l’ancien vice-président, qui a mené une campagne primaire relativement au centre, n’a pas approuvé cette revendication, craignant qu’elle n’intensifie encore davantage les divisions partisanes au pays.

Rien n’indique pour l’instant que plusieurs progressistes abandonneraient Joe Biden pour soutenir des candidats tiers, une situation qui avait affecté la candidature de la démocrate Hillary Clinton en 2016. Mais les militants insistent pour dire qu’ils continueront de faire pression sur Joe Biden pour qu’il mette en place des réformes importantes à la Cour suprême si les républicains vont de l’avant avec leur intention d’approuver rapidement le choix du président Donald Trump pour remplacer la défunte juge Ruth Bader Ginsburg.

«La majorité des Berniecrats voteront très probablement pour le vice-président Joe Biden», a indiqué Nina Turner, une ancienne sénatrice d’État en Ohio et conseillère des campagnes présidentielles du sénateur progressiste Bernie Sanders.

«Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas faire du grabuge jusqu’au bout.»

Selon Mme Turner, M. Biden devrait dire clairement qu’il «ripostera en élargissant la cour s’il gagne».

Un débat relativement récent

La Constitution n’impose pas le nombre de juges de la Cour suprême, qui a changé au fil du temps. En 1937, le président Franklin D. Roosevelt avait voulu augmenter le nombre de juges, une initiative qui avait été abandonnée une fois que les juges ont commencé à se prononcer en sa faveur sur les politiques liées au New Deal.

Depuis, la composition de la cour n’a pas été un problème majeur aux États-Unis. Cela a commencé à changer après la lutte pour la nomination controversée du juge Brett Kavanaugh en 2018. Les appels à ajouter des juges sont devenus beaucoup plus forts, cette semaine, en réponse à la précipitation des républicains de pourvoir le siège laissé vacant par la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg.

«La politique liée à cela évolue très, très vite», a analysé Aaron Belkin, directeur de Take Back the Court, qui préconise une augmentation du nombre de juges. «Et sous une administration Biden, lorsque le tribunal aura menotté l’administration au premier jour, je pense que la politique va changer encore plus rapidement.»

Biden évite de commenter

Cela place M. Biden dans une situation délicate. En tant que politicien qui a passé 36 ans au Sénat, il s’est bâti une carrière dans le respect des institutions de Washington. Au cours des primaires de 2020, il s’était montré fermé à élargir le tribunal, contrairement à certains de ses adversaires, dont la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren et la sénatrice de la Californie Kamala Harris — qui est maintenant sa colistière.

Dimanche, lorsqu’il a commenté le dossier, Joe Biden ne s’est pas adressé aux progressistes du parti, il a plutôt tendu la main aux quelques républicains modérés restants au Sénat pour qu’ils défient la direction de leur parti.

Depuis ce temps, M. Biden a largement cherché à éviter cet enjeu pendant qu’il faisait campagne dans les États clés, préférant plutôt se concentrer sur la gestion de la pandémie par l’administration Trump et le chômage élevé. Il a esquivé une question sur les changements apportés au tribunal lors d’une entrevue avec une station de télévision du Wisconsin, affirmant qu’une réponse «détournerait toute l’attention».

Le candidat a invité les démocrates à se concentrer à dénoncer «la gigantesque erreur et l’abus de pouvoir» des républicains qui souhaitent pourvoir le siège dans la précipitation avant les élections.

Appels à l’unité

Certains progressistes ont dit que la mort de la juge Ginsburg justifiait leur vote pour Joe Biden.

«Voter pour Joe Biden ne veut pas dire que vous êtes d’accord avec lui. C’est un vote pour laisser notre démocratie vivre un autre jour», a affirmé la représentante Alexandria Ocasio-Cortez sur son compte Instagram.

Bernie Sanders, qui s’oppose à un élargissement de la Cour suprême, et Elizabeth Warren, qui elle s’est montrée ouverte, ont également souligné l’importance de voter pour Joe Biden dans la foulée du décès de la juge.

«La démocratie telle que nous la connaissons est en danger, a déclaré Mme Warren lors d’un événement virtuel.

«Ce n’est pas juste une élection entre Donald Trump et Joe Biden», a ajouté Bernie Sanders dans un discours livré jeudi.

«Il s’agit d’une élection entre Donald Trump et la démocratie — et la démocratie doit gagner.»

Will Weissert et Cheyanne Mumphrey, The Associated Press



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