C’est le temps de choisir, disent des opposants républicains à Trump

John Kelly Photo: Kamran Jebreili/AP Photo

WASHINGTON — À quelques semaines des élections américaines du 3 novembre, un certain nombre de responsables actuels et anciens du gouvernement fédéral se demandent s’ils doivent se joindre au choeur des voix républicaines qui tentent de persuader la population à ne pas réélire Donald Trump.

«C’est maintenant ou jamais», souligne Miles Taylor, un ancien chef de cabinet à la Sécurité intérieure qui a déjà accusé le président sortant de demander régulièrement à des assistants d’enfreindre la loi en utilisant son ancienne agence à des fins explicitement politiques.

«Ceux qui ont été témoins de près de l’inaptitude du président à exercer ses fonctions ont l’obligation morale de partager leur pensée avec les électeurs», fait valoir le fondateur du groupe REPAIR (Alliance politique républicaine pour l’intégrité et la réforme).

Un autre groupe, Républicain Voters Against Trump (les Électeurs républicains contre Trump), a compilé près de 1000 témoignages vidéo de républicains dans l’ensemble du pays appelant à ne pas voter pour M. Trump. La directrice stratégique Sarah Longwell explique que l’objectif était de fournir aux républicains hésitants une «structure approbatrice».

«Bien que ces électeurs n’aiment pas intensément M.Trump, ils ne font pas confiance aux médias, ils ne font pas confiance aux démocrates, ils ne font pas confiance aux fuites, souligne-t-elle. Qui est un messager crédible? Ce sont des gens comme eux.»

Des personnalités de premier plan

Elizabeth Neumann, une ancienne responsable de la Sécurité intérieure, s’est interrogée pendant des semaines si elle devait se manifester publiquement. Elle s’inquiétait de l’impact que cela pourrait avoir sur sa carrière et des menaces contre sa famille.

Toutefois, la décision de Donald Trump de déployer des agents fédéraux à Portland, exacerbant les tensions dans cette ville, l’a convaincue de faire le saut.

«Assez c’est assez! s’exclame Mme Neumann. Les gens doivent comprendre à quel point la période dans laquelle nous nous trouvons est dangereuse.»

D’autres «anciens» de premier plan se sont prononcés indépendamment — ou envisagent de le faire.

John Bolton, un ancien conseiller à la sécurité nationale, a écrit un livre cinglant dans lequel il a déclaré que Trump voyait des complots partout et était «incroyablement mal informé» sur la façon de diriger un gouvernement. Un ancien secrétaire à la Défense, Jim Mattis, a vertement critiqué le président en juin.

Si des personnalités comme l’ancien directeur du renseignement national, Dan Coast, ou l’ancien chef de cabinet de la Maison-Blanche, John Kelly, s’abstiennent de condamner explicitement le président, certains tentent de les faire changer d’idée.

Certains espèrent convaincre l’ancien secrétaire d’État Rex Tillerson de condamner M. Trump. M. Kelly hésiterait encore, mais serait tenté de le faire.

«Il aime son pays. Il veut faire ce qu’il y a de mieux pour le pays», dit Mme Neumann.

La principale porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a reproché aux républicains qui dénonçaient M. Trump d’être des lâches. «[Ce sont des membres] d’un club marginal de gens qui sont désespérément en quête de pertinence».

Rick Wilson, un stratège républicain de longue date qui a cofondé un autre groupe d’opposants à M. Trump, le Projet Lincoln, dit que le temps presse.

«Il y aura un fort nombre de personnes qui diront avoir combattu Trump de l’intérieur lorsque celui-ci ne sera plus là, avoir empêché des choses mauvaises de se produire. Peu importe, il n’y a qu’un moment où cela compte. Et c’est maintenant.»

L’ancien directeur des communications de la Maison-Blanche, Anthony Scaramucci a également eu des discussions avec ceux qui hésitent. Il utilise tous les canaux disponibles pour faire passer son passé, même le film documentaire.

«Nous devons maintenir la pression. Pour moi, c’est une approche multimédia. C’est la radio, ce sont des podcasts, c’est Twitter, c’est la télévision et c’est le cinéma, dit-il. En tant que citoyen, tout ce que j’ai essayé de faire, c’est de lancer un avertissement. Ce type est une menace pour les institutions démocratiques. J’ai travaillé pour lui et il est important d’envoyer un signal à d’autres personnes.»

Jill Colvin, The Associated Press

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