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L’affiche «NON à l’immigration de masse» dans un quartier multiethnique de Montréal

Une affiche «dites NON à l’immigration de masse» est reparu à Montréal.
Une affiche «dites NON à l’immigration de masse» est reparu à Montréal. Photo: François Carabin/Métro

L’affiche «dites NON à l’immigration de masse» attribuée au Parti populaire du Canada (PPC) par un tiers parti en août est réapparu à Montréal. Un exemplaire de la controversée bannière a été aperçue dans Ahuntsic-Carterville, une circonscription électorale reconnue pour son caractère multiethnique.

On y voit le visage du chef du PPC, Maxime Bernier, ainsi que ce slogan, qui avait fait vivement réagir à travers le Canada.

Le concept avait été lancé en août par le groupe d’intérêt ontarien True North Strong & Free Advertising Corp. et véhiculé ailleurs au pays. La compagnie d’affichage Pattison avait ensuite retiré les affiches en raison des vives critiques envers le message.

M. Bernier avait blâmé le retrait des panneaux sur une «meute gauchiste totalitaire».

Métro à toutefois constaté qu’un modèle similaire, à quelques subtilités près, trône désormais au deuxième étage d’un immeuble situé à l’angle du Boulevard Henri-Bourassa et de la rue Berri.

Ce coin de rue se trouve dans une circonscription dont la majorité des habitants (63%) est issue de l’immigration. Environ 40% des résidents sont nés à l’étranger et 23% au moins un parent immigrant.

Différence importante: la pancarte n’est pas signée par la compagnie originale. Elle ne comporte en fait aucune signature.

Métro a contacté la compagnie Capital HRS, propriétaire de l’adresse derrière l’affichage de la pancarte. L’entreprise n’était pas au courant de son installation.

«Le locataire a été avisé d’enlever cette affiche immédiatement. Sinon, nous l’enlèverons dans les 48 heures», a-t-on répondu.

Le PPC se distance

Le PPC n’est encore une fois pas derrière cette affiche, soutient le candidat de la formation dans Ahuntsic-Cartierville, Raymond Ayas.

«Je n’ai aucune connaissance de cette affiche», maintient-il. Il assure que ses affiches officielles comme candidat seront posées la semaine prochaine.

Sans dire qu’il est «d’accord» avec la proposition de la pancarte, M. Ayas confirme qu’il est «partisan d’une réduction de l’immigration».

«Je ne pense pas que ça fasse polémique dans aucune sphère de la société. Personne ne veut une immigration de masse», poursuit le candidat.

«J’aimerais voir une réforme de l’immigration parce que l’immigration d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a 50 ans» – Raymond Ayas, candidat du PPC dans Ahuntsic-Cartierville

Une loi claire

Élection Canada statue que l’installation de publicité électorale par un tiers qui ne vise pas à être élu est légale. Cependant, «la Loi électorale du Canada impose des exigences aux autres participants pour assurer des règles du jeu équitables sur le plan des dépenses».

Ainsi, une personne, une entreprise ou un syndicat qui fait des dépenses de 500$ ou plus devra s’enregistrer comme tiers auprès d’Élections Canada. Ceci engendre la remise d’un «rapport sur les finances de ses activités réglementées dans les quatre mois suivant le jour de l’élection».

Selon le porte-parole d’Élections Canada, Pierre Pilon, une pancarte comme celle retrouvée sur Henri-Bourassa ne contrevient pas officiellement à la Loi.

«Là où Élections Canada rentre en ligne de compte, c’est tout simplement de voir au respect du règlement [d’enregistrement]. On n’a pas le rôle de policer», explique-t-il.

Si une plainte devait être formulée contre une pancarte, c’est le Bureau du commissaire aux élections fédérales qui serait interpellé.

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