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Le bloquiste Christian Gagnon s’opposera à Trudeau dans Papineau

Christian Gagnon en est à ses débuts en politique Photo: Collaboration spéciale

C’est le bloquiste Christian Gagnon qui tentera de vaincre le premier ministre Justin Trudeau dans sa circonscription de Papineau en octobre prochain. Il entend y arriver en démontrant à la population qu’il sera un député «plus présent localement», notamment en matière de logement.

«Il y a des programmes d’accès au logement à Ottawa auxquels plusieurs quartiers, dont Papineau, n’ont pas profité de toute évidence, martèle l’ingénieur-mécanicien en entrevue à Métro. C’est le travail d’un député de s’en assurer, mais on voit que rien n’a changé depuis que M. Trudeau est arrivé en 2008.»

Au Canada, la circonscription arrive 333e sur 338 au niveau du revenu médian des ménages, témoignant d’une pauvreté bien présente, d’après le candidat du Bloc.

«C’est un cas extrême, surtout qu’en densité de population, on arrive deuxième sur 338. Il faut s’occuper du logement et ça presse», analyse-t-il.

M. Gagnon plaide pour une augmentation du rythme des investissements dans les logements sociaux et abordables. Il souhaite aussi lutter plus férocement contre la gentrification dans son quartier.

«Dans Villeray, l’effet de la gentrification se fait déjà sentir. Il ne faut surtout pas attendre de se retrouver dans la même situation que sur le Plateau-Mont-Royal, illustre-t-il. Dans des circonscriptions au sud de Papineau, comme Rosemont ou Laurier-Sainte-Marie, on assiste à des phénomènes aggravants, où des gens finissent par ne plus avoir les moyens d’habiter leurs propres quartiers.»

Postes Canada et les pipelines

Au-delà du logement, M. Gagnon promet aussi de se battre pour la préservation du courrier de «portes en portes» dans Papineau. Ottawa avait manifesté son intention d’y mettre fin il y a quelques années, avant de reculer devant une protestation grandissante.

«On soupçonne fortement que l’idée d’imposer des boîtes postales communes aux résidents plane toujours, s’indigne le candidat bloquiste. On doit s’assurer que cette possibilité soit définitivement mise de côté.»

Comme la «plus importante présence fédérale» parmi les bureaux de poste au pays se trouve dans Papineau, sur Crémazie, il est insensé selon lui d’affaiblir cette expertise.

Questionné sur son approche en environnement, le bloquiste est catégorique.

«La question de l’urne, c’est celle des pipelines. Il y a une très forte contradiction entre les paroles et les gestes dans les programmes libéraux», tranche-t-il, réitérant «l’hypocrisie» du gouvernement Trudeau dans le dossier Trans Mountain.

«On est supposés être en transition écologique pour quitter les hydrocarbures. Les Québécois veulent sortir du pétrole, et on se doute bien que si les libéraux sont réélus, M. Trudeau va céder aux pressions des Albertains.» -Christian Gagnon, candidat du Bloc québécois

Des mythes à déconstruire

L’idée selon laquelle les oléoducs sont nécessaires pour approvisionner le Québec en pétrole est «absolument fausse» selon lui.

«On nous impose tous les risques environnementaux, notamment des déversements, sans pour autant bénéficier d’avantages économiques. Ça doit changer», renchérit-il.

Au plan national, le Bloc québécois a de très bonnes chances de détenir la balance du pouvoir à Ottawa, d’après M. Gagnon. Si telle situation se produit, son parti sera en mesure «d’obtenir des gains importants» pour le Québec, notamment en matière d’environnement, soutient-il.

«Il peut être tentant de soutenir le Parti libéral parce que le candidat local est le premier ministre, avance-t-il. Or, il faut se souvenir que les libéraux ont toujours été les plus féroces opposants aux droits collectifs des Québécois.»

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