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Pourquoi mon patron embauche-t-il surtout des membres de sa famille?

Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«Je sens que c’est deux poids, deux mesures au travail. Quand arrive le temps de pourvoir un poste, mon patron embauche très souvent des membres de sa famille. Ses proches n’ont même pas à fournir un CV ou à passer une entrevue. Ils se retrouvent en poste, comme par magie. Le pire, c’est que la voie des promotions est tout aussi rapide pour eux. Récemment, un membre de sa famille a été promu alors que la candidate logique, bien plus compétente, a été mise de côté. Elle a d’ailleurs démissionné depuis. Est-ce normal?»

Bienvenue dans le fabuleux monde du népotisme, celui où les membres de la famille sont traités avec favoritisme, souvent au détriment de l’organisation qui les emploie. Ce mode de gestion est particulièrement populaire dans les entreprises familiales et au sein des partis politiques.

Pourquoi? Dans les deux cas, la notion de clan devient plus forte que le concept de bonne gestion. Il est alors plus important de satisfaire les membres de la famille que de bien gérer l’organisation. Pour ces gestionnaires, les membres du clan (la famille, biologique ou politique) ont plus de valeur que les autres.

Que faire avec votre patron s’il agit de cette façon et que vous ne faites pas partie du clan? J’aurais envie de vous dire de chercher un autre patron dans une organisation non contaminée. C’est souvent la meilleure façon d’éviter les frustrations et, au fil du temps, le désabusement.

Voici quand même quelques suggestions si vous aimez cette organisation et que vous avez à cœur d’y faire une différence malgré les vents contraires.

Premièrement, exigez d’être payé en fonction de vos résultats. Dans une autre organisation, vous auriez le droit de croire en la méritocratie, mais ici, n’espérez pas être récompensé plus tard. Il est probable que, plus tard, ce sont les membres du clan, même s’ils sont moins performants que vous, qui auront droit aux promotions.

Deuxièmement, préparez-vous. Le moment où un membre du clan fera une grosse bourde et verra ses compétences remises en question viendra tôt ou tard. Ce jour-là, si vous pouvez prendre les choses en mains, votre pouvoir relatif croîtra et vous pourrez enfin revendiquer le poste que vous méritez. Préparez-vous en apprenant, en acceptant les défis et en entretenant de bonnes relations avec vos collègues.

Enfin, troisièmement, pensez à vous ménager une porte de sortie. Entretenez de bonnes relations avec des employés ou des dirigeants d’autres organisations, au cas où l’entreprise qui vous embauche, fortement contaminée, cesserait d’exister.

Le sentiment d’appartenance constitue un net avantage concurrentiel, pour autant qu’il ne contamine pas la direction et l’ambiance d’une organisation.

Le népotisme n’est pas toujours mauvais
Guy Michaud, président de Génacol Canada, a certes intégré ses enfants à son entreprise, mais en leur indiquant clairement quelles compétences ils devaient développer pour être acceptés. L’un d’entre eux a, par exemple, appris le mandarin et il est fort probable qu’il contribuera de belle façon à la croissance de l’entreprise au cours des prochaines années.

En résumé

  • Assurez-vous d’être payé à votre juste valeur ou cherchez tout simplement autre chose ailleurs.
  • Usez de créativité et développez des compétences qui vous rendront irremplaçable parmi les autres membres du clan.

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