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Mon patron me manque de respect

Angry boss and employee Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«J’ai été heureuse pendant 23 ans comme employée dans cet hôpital. Il y a deux ans, mon patron est parti à la retraite. Depuis, chaque jour, son successeur me traite comme si je ne valais pas grand-chose. Il aimerait bien me faire partir, mais j’ai décidé qu’il n’aurait pas ma peau! Ai-je raison de m’accrocher?»

Votre vie a bien changé en 24 mois. Je vous imagine souriante il y a deux ans, et soucieuse maintenant. Vos relations avec les vôtres ont sûrement dû en pâtir. Je devine que vous dormez mal et que votre estime personnelle est ébranlée. Et vous dites qu’il n’aura pas votre peau? Il est pourtant en train de l’obtenir!

Le comportement de votre supérieur a le même impact sur vous que l’eau sur les rochers. À première vue, l’impact est nul, mais au fil du temps, l’érosion fait son œuvre et gruge la paroi. C’est le temps de voir les choses comme elles sont: vous êtes une victime, et votre patron, un agresseur.

Les motivations de ce genre d’agresseur peuvent être multiples. Il est possible que, aux prises avec une faible estime personnelle, il ait besoin de rabaisser les autres pour se sentir bien. Il se peut également qu’il tente de vous pousser vers la sortie afin de vous remplacer par un proche. Aucune raison ne peut toutefois justifier le harcèlement. Si vous ne vous rebiffez pas, il aura votre peau. Sans compter qu’il laissera sans doute entendre à votre entourage professionnel que vous n’aviez pas les nerfs pour supporter le stress au travail et que vous êtes l’artisan de votre malheur.

Peu importe les causes de cette attitude, la conséquence, elle, est incontournable: votre supérieur est dangereux. Vous devez réagir, et vite. Demain, quand il vous accueillera avec sa petite phrase assassine, répondez que c’est du harcèlement et que, s’il ne cesse pas immédiatement, vous porterez plainte. Si son attitude ne change pas, procédez.

Le respect ne doit pas être en option au travail. C’est une composante de base de la relation employeur-employé. Vous avez le droit de l’exiger. Parlez-en à votre syndicat ou au service des ressources humaines. À défaut d’avoir accès à ces services, adressez-vous à la Commission des normes du travail. Faites que cessent les comportements irrespectueux à votre égard.

Et s’il vous est impossible de continuer à travailler avec cet individu, même s’il se calme, demandez une mutation dans un autre service. Avec un quart de siècle d’ancienneté, vous devriez l’obtenir. Une fois les comportements importuns stoppés, vous recommencerez à sourire. Vous aurez davantage foi en l’avenir et vous aborderez les journées avec la tranquille assurance que vous pourrez venir à bout de toutes les embûches.

En résumé

  • N’encaissez jamais silencieusement en vous disant que ça ne durera pas. En agissant de la sorte, vous encouragez votre agresseur.
  • Demandez-vous ce que vous pouvez faire et reprenez le contrôle de votre vie.

À l’écran
Écraser les autres pour se sentir bien Anna Wintour, ex-éditrice du magazine Vogue, rabaissait constamment les autres pour mieux paraître. C’est d’ailleurs elle qui a inspiré le personnage de Miranda Priestly dans Le diable s’habille en Prada. Voyez le film et réalisez que, oui, le Mal existe.

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