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Du Grand Nord à Montréal pour étudier… le Grand Nord

Photo: Collaboration spéciale

Quittant leur Grand Nord québécois pour la métropole à la fin du mois, 19 jeunes du Nunavik seront les tout premiers étudiants d’un nouveau programme collégial conçu spécifiquement pour eux..

«À l’heure actuelle, les jeunes du Nunavik qui veulent en savoir plus sur leur région, sur leur histoire, sur leur littérature ainsi que sur les structures politiques et de gouvernance qui influencent la vie de leurs communautés sont laissés sans aucune option au collégial», explique Jade Duchesneau-Bernier, coordonnatrice des communications de la commission scolaire Kativik. Notons qu’aucune école n’offre d’études au-delà du 5e secondaire dans les 14 villages de ce territoire nordique.

S’inspirant d’un programme similaire offert aux jeunes du Nunavut depuis 1985 à Ottawa, les élèves du Nunavik pourront dorénavant explorer et analyser les problèmes mondiaux du point de vue des Inuits grâce au programme Nunavik Sivunitsavut. «Ils développeront un regard et une réflexion critiques tout en sachant qui ils sont et d’où ils viennent, fait valoir Mme Duchesneau-Bernier. Ce sont eux qui forgeront l’avenir du Nunavik.»

En inuktitut, Nunavik Sivunitsavut signifie «Nunavik, notre avenir». Ce programme vise en effet à soutenir la création d’une masse critique de jeunes confiants sur le plan culturel et aptes à diriger l’avenir de leur région.

«Grâce à ce programme, les Nunavimiuts développeront un regard et une réflexion critiques tout en sachant qui ils sont et d’où ils viennent. Ce sont eux qui forgeront l’avenir du Nunavik.» – Jade Duchesneau-Bernier, coordonnatrice des communications de la commission scolaire Kativik

«Le programme a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme au Nunavik», se réjouit la coordonnatrice des communications de la commission scolaire. Avec les
19 étudiants de 17 à 38 ans qui arriveront à Montréal sous peu, cette première cohorte affiche complet.

Un programme pour contrer le décrochage
Élaboré par le collègue John Abbott en partenariat avec la commission scolaire Kativik, ce programme d’un an, qui sera offert dans les locaux de l’Institut culturel Avataq, à Montréal, a aussi pour but d’accroître la persévérance scolaire. À l’heure actuelle, la moitié des Nunavimiuts qui descendent «dans le sud» pour leurs études
postsecondaires décrochent dès la première année.

«C’est difficile d’être déraciné de sa culture, a expliqué à Radio-Canada James Vanderberg, consultant en éducation pour le projet Nunavik Sivunitsavut. Mais surtout, ce qu’ils apprennent ici ne les intéresse pas, parce que les cours n’ont rien à voir avec le Nunavik. Il faut avoir des cours spécifiques adaptés à leur réalité.»

«Nunavik Sivunitsavut contribuera à leur offrir une expérience urbaine positive, où ils seront parmi les leurs pendant une année, au cours de laquelle ils assisteront à des cours pertinents sur leur culture et sur leur histoire tout en acquérant des crédits qui pourront ensuite être transférés à n’importe quel autre programme collégial»,
a renchéri Jade Duchesneau-Bernier.

Éducation physique
Les cours seront dispensés dans la métropole, mais les étudiants suivront un cours d’éducation physique intensif de deux semaines en plein air au Nunavik.

Conçu autour de la préparation d’un camp, ce cour favorisera l’utilisation d’outils traditionnels afin de construire des abris. «Cela permettra aux étudiants de s’épanouir dans des rôles traditionnels qui ne sont souvent pas reconnus par l’éducation formelle», fait valoir Jade Duchesneau-Bernier.

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