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La recette pour faire aimer les mathématiques

peur maths
L’approche clownesque pour aborder les notions mathématiques permet de valoriser le savoir-faire de l’enfant. Photo: Métro

Voici un clown, un pommier et une quête, celle du courage dont certains élèves du primaire manquent lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux problèmes mathématiques.

Le clown, c’est Charli, dans la pièce Compte sur moi! de Sciences et mathématiques en action (SMAC), un projet piloté depuis 2005 par le professeur du Département de mathématiques de l’Université Laval Jean-Marie De Koninck.

Portée plus tôt en décembre par les rires de la centaine de petits spectateurs de l’École Barclay de Montréal, cette pièce repose sur les défis du programme de mathématiques de premier cycle, tels que définis par les enseignantes du primaire: additionner, compter par bonds de 2, soustraire, comprendre les fractions… mais aussi, dompter la peur des maths!

«L’anxiété, c’est ce qui ressort le plus chez les jeunes élèves. C’est pourquoi la maladresse du clown qui demande de l’aide aux enfants les valorise. Cela leur montre qu’ils peuvent réussir à résoudre les problèmes, et donc, qu’ils ont du talent pour les maths», explique M. De Koninck.

En avant math!, qui est soutenu par le ministère des Finances du Québec à raison de 1 M$ sur trois ans, vise à placer les mathématiques au cœur de la société, mais surtout au centre de l’enseignement, du primaire à l’université.

Promouvoir les maths

Cette pièce clownesque à saveur de maths lançait par ailleurs En avant math!, une initiative nationale de promotion des mathématiques et d’amélioration de la numératie, soutenue par le Centre de recherches mathématiques (CRM) et le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

L’habileté à comprendre et à utiliser des concepts mathématiques – la numératie – s’avère également difficile à maîtriser chez de nombreux adultes. Près d’une personne sur cinq au Québec (21%, selon le rapport du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes ne posséderait pas les connaissances de base, utiles au quotidien, pour comprendre un graphique, réaliser un budget ou suivre la météo.

Or, cette habileté s’acquiert très tôt.

«Son meilleur prédicteur est la maîtrise du concept de nombre à la maternelle. Plus l’enfant jongle avec les nombres, plus il sera à l’aise, plus tard, avec les concepts mathématiques. Pour lutter contre la peur des maths, il faut les rendre accessibles et sortir des sentiers battus en frappant l’imagination des jeunes», assure la directrice adjointe du projet sur le développement de la numératie au CRM de l’Université de Montréal, Louise Poirier.

Cette spécialiste de la didactique des mathématiques en sait quelque chose. Elle visite depuis cinq ans les enfants d’une école de Parc-Extension, un quartier multiethnique et particulièrement défavorisé de Montréal. Elle y tient depuis deux ans une activité parents-enfants autour des mathématiques et des jeux traditionnels, comme le jeu africain Mancala et le jeu asiatique des Tigres et des Chèvres.

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