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Les métiers manufacturiers passent au salon

Photo: Getty Images
Anne-Hélène Dupont - 37e AVENUE

Mardi, le 5 mai, se tiendra à Montréal le premier Salon des métiers manufacturiers. Une belle occasion de se faire une idée quant aux perspectives liées aux métiers du secteur manufacturier au Québec et sur la formation requise.

Un secteur en déclin?
Une idée reçue à propos du secteur manufacturier est qu’il est en déclin. Véronique Proulx, directrice des communications chez Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), reconnaît que ce secteur a connu un repli il y a quelques années. «Mais on assiste aujourd’hui à un retour de balancier», assure-t-elle. Les entreprises tendent désormais à rapatrier la production au Québec. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée est, dans ce contexte, un défi de taille: selon MEQ, 60% des entreprises manufacturières éprouvent «des difficultés chroniques à recruter du personnel spécialisé».

Or le recrutement de travailleurs qualifiés et la capacité à innover sont pour MEQ les deux clés de la croissance dans ce secteur de l’économie.

Des DEP, mais pas seulement!
La formation professionnelle vient spontanément à l’esprit quand on songe aux études qui mènent au monde manufacturier. Il est vrai que l’industrie a grand besoin de machinistes, de soudeurs et d’électromécaniciens, entre autres travailleurs titulaires d’un diplôme d’études professionnelles. Mais la demande en techniciens formés au collégial est aussi importante, par exemple en dessin industriel et en génie électrique. Sans oublier les universitaires: ingénieurs, programmeurs, chimistes et diplômés en gestion, notamment. «Tous les niveaux d’éducation sont visés», souligne Mme Proulx.

Des emplois de pointe et des résultats concrets
Benoît Malric, coordonnateur à la relève manufacturière chez MEQ, veut qu’on se défasse de l’image désuète de l’ouvrier «à la Charlie Chaplin». Il fait valoir que nombre d’emplois dans ce domaine impliquent la manipulation d’outils à la fine pointe de la technologie. Les qualités recherchées chez les travailleurs ne se limitent pas à la force physique, indique-t-il: «Plusieurs emplois demandent de la minutie, d’autres sont plus intellectuels.»

Un attrait de ce secteur d’emploi sur lequel MEQ mise pour attirer les travailleurs est la satisfaction d’accomplir des tâches qui aboutissent à des résultats concrets: «Ils voient le produit fini et ça amène un grand sentiment de fierté», explique M. Malric.

Vers l’adéquation formation-emploi
La formation des travailleurs est un enjeu de premier plan pour MEQ. L’association souhaite faire réformer l’offre scolaire afin qu’elle corresponde davantage aux besoins de l’industrie. Les règles qui empêchent l’inscription à temps partiel dans les programmes de formation professionnelle sont particulièrement visées. Pour MEQ, cet obstacle à la conciliation études-travail nuit au perfectionnement des travailleurs et, par extension, à l’économie québécoise.

Les frontières administratives sont aussi dans la mire de MEQ. On souhaiterait que les institutions d’enseignement acceptent d’accueillir des élèves provenant de différentes commissions scolaires pour offrir des programmes un peu moins populaires, mais néanmoins importants pour l’industrie.

MEQ n’a pas pour autant l’intention de s’attaquer à la formation générale. Benoit Malric insiste: «Pour performer, l’entreprise a besoin de savoir-faire et de savoir-être. Il faut former un citoyen, pas seulement un technicien.» Les qualités en communication et en relations interpersonnelles sont à son avis déterminantes pour les performances d’une équipe de travail.

Quelques employeurs représentés au Salon des métiers manufacturiers:

  • ABB
  • Cascades
  • Groupe Canam
  • Pélican International

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