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Qu’est-ce que les employés ont en tête?

Close-up of couple doing finances at home Photo: Métro
Anne-Hélène Dupont - 37e Avenue

Les employés priorisent-ils le salaire, la conciliation travail-famille, le sentiment d’accomplissement? Une étude menée dans l’ensemble de l’Amérique du Nord répond à cette question.

Santé et retraite d’abord
Dans un sondage mené en février 2015 par la firme de consultants en ressources humaines Mercer, 82% des Canadiens ont indiqué accorder autant d’importance à la protection en matière de soins de santé qu’à leur salaire. Plus du tiers des répondants croient que la responsabilité financière de cette protection revient avant tout à l’employeur.

La retraite constitue quant à elle le plus important objectif d’épargne des travailleurs. Plus de la moitié des répondants (55%) y voient un motif majeur de mettre de l’argent de côté, devant le remboursement d’une dette (44%), un achat important (30%) et l’éducation des enfants (26%). La peur de ne pas arriver à épargner suffisamment en vue de la retraite est d’ailleurs la principale source d’inquiétude des répondants en matière de finances personnelles.

Un mot-clé: flexibilité
L’étude de Mercer tend à confirmer l’idée selon laquelle les travailleurs de la génération Y valorisent la flexibilité. Le sondage reflète cette préoccupation des 18 à 34 ans dans deux domaines: le choix des avantages sociaux et les horaires de travail. Les jeunes employés sont en effet plus nombreux que leurs aînés à souhaiter pouvoir moduler leurs conditions de travail en fonction de leurs besoins. Selon Alexandre Dumouchel, conseiller en développement des compétences et porte-parole de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (OCRHA), de telles mesures ont un effet significatif sur le bien-être professionnel. «Les mesures de conciliation travail-vie personnelle ont un impact important sur la rétention des employés. C’est une façon pour l’entreprise de se démarquer, ce qui est encore plus important considérant la pénurie actuelle de main d’œuvre.»

«Les mesures de conciliation travail-vie personnelle ont un impact important sur la rétention des employés. C’est une façon pour l’entreprise de se démarquer.» – Alexandre Dumouchel, conseiller en développement des compétences et porte-parole de l’OCRHA

Tentés d’aller voir ailleurs
Au Canada, 40% des employés du secteur privé et 28% des employés du secteur public ont affirmé envisager sérieusement un changement d’emploi, et ce, même si la majorité d’entre eux se sont dits satisfaits de leur situation professionnelle. Cette proportion atteint 67% dans la haute direction.

Contradictoire, cette envie de bouger de travailleurs satisfaits de leur sort? Pas nécessairement, selon Alexandre Dumouchel: «Il faut distinguer la recherche active d’emploi et la recherche passive. Des gens satisfaits de leur emploi peuvent rester ouverts à des offres intéressantes.» À son avis, la plupart de ceux qui ont indiqué songer à changer d’emploi font plutôt partie de ce groupe de «candidats passifs». Ils seraient disposés à se laisser séduire par une offre alléchante sans se lancer eux-mêmes en quête d’un poste.

Sentiment d’accomplissement et fierté en baisse
Le défi est d’autant plus important que le sondage Mercer note au cours des quatre dernières années une baisse de 6% du taux de satisfaction des employés en ce qui a trait à l’adéquation entre leur salaire et leur contribution à l’organisation. Les employés du secteur privé éprouvent en outre de moins en moins de fierté à l’égard de leur entreprise. Ils sont également moins nombreux qu’avant à tirer de leur travail un sentiment d’accomplissement.

Lorsqu’on lui demande si ces données sont inquiétantes, Alexandre Dumouchel acquiesce: «Oui, c’est préoccupant. Les questions de mobilisation et d’engagement de la main-d’œuvre sont une priorité pour les professionnels des ressources humaines et les dirigeants d’entreprise.» Le porte-parole de l’OCRHA ne croit pas pouvoir donner d’explication d’ensemble, mais avance que la conjoncture économique, avec son lot de coupes dans les programmes publics et de difficultés dans certaines industries, constitue peut-être une piste.

Peu importe la cause, il croit que «c’est certainement une préoccupation, surtout dans le contexte où la rétention de la main-d’œuvre est un enjeu important.»

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