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Êtes-vous hypersensible? 

L'hypersensibilité se manifeste par une plus grande réaction que la moyenne dans certaines situations. Photo: izusek/iStock

C’était méconnu il y a quelques années et c’est désormais sur toutes les lèvres. Non, on ne parle pas du negroni sbagliato, mais bien de l’hypersensibilité, aussi appelée «haute sensibilité» ou «sensibilité élevée», une dimension de la personnalité qui se manifeste par des réactions un peu plus intenses que celles de la moyenne des gens et qui concernerait entre 15% et 30% de la population.  

«Quand on dit que l’hypersensibilité touche 30% de la population, on englobe ses trois formes: sensorielle, émotionnelle et relationnelle», explique la neuropsychologue Laetitia Quessada à Métro. Elle précise que l’hypersensibilité peut se présenter sous une seule forme chez les individus, tout comme une même personne peut afficher les trois à la fois.  

L’hypersensibilité sensorielle 

Aussi parfois appelée «hypersensibilité environnementale», elle est déjà bien connue des gens ayant une condition neurodéveloppementale comme l’autisme ou le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité).  

Cela dit, cette forme d’hypersensibilité peut aussi se retrouver chez des gens qui n’ont pas une condition du genre, de la même manière que les personnes avec une condition neurodéveloppementale peuvent présenter une hypersensibilité émotionnelle ou relationnelle.  

Elle est caractérisée par une forte réaction à des stimuli environnementaux. Citons, par exemple, une grande fatigue après une exposition prolongée à la lumière des néons ou encore une irritabilité en entendant des bruits de bouche. Une personne avec un sens très développé, comme les individus avec l’oreille absolue, peut aussi avoir une hypersensibilité sensorielle.  

L’hypersensibilité émotionnelle 

«Quand on fait de l’hypersensibilité émotionnelle, c’est de l’ordre de l’empathie ou de l’intensité des émotions face à différents environnements, que ce soit face à une personne ou non», résume Laetitia Quessada.  

Cette forme d’hypersensibilité se manifeste donc, notamment, par une grande capacité à ressentir les émotions des autres, mais aussi à se laisser envahir par une émotion provoquée par l’environnement. Si vous avez tendance à avoir le motton en voyant un beau coucher de soleil ou à avoir les yeux mouillés en écoutant une chanson, il pourrait être question d’hypersensibilité émotionnelle.  

L’hypersensibilité relationnelle 

«L’hypersensibilité relationnelle, ça va être une sensibilité à la séparation, aux rencontres, à tout ce qui touche le lien ou l’attachement avec d’autres personnes», précise la neurologue.  

Les personnes qui manifestent cette forme d’hypersensibilité auront donc tendance à réagir fortement aux ruptures ou aux remarques passées par d’autres individus, par exemple.  

Laetitia Quessada ajoute que «les personnes qui présentent l’anxiété ou la dépression comme trait de personnalité sont plus propices à être hypersensibles sur le plan relationnel ou émotionnel». Précisons qu’on parle ici de traits de personnalité, au même titre que l’hypersensibilité elle-même, et non d’un trouble psychique, comme une dépression sévère ou un trouble anxieux.  

Chez les psys 

Pour savoir si on est hypersensible, il faut une consultation en psychologie. À cela s’ajoute le questionnaire d’évaluation CASS, disponible gratuitement en ligne (tout comme sa procédure de cotation). Cependant, comme il existe toujours un risque à l’autodiagnostic, il est suggéré de le remplir dans le cadre d’une rencontre avec un.e psychologue.  

N’étant ni un trouble ni une maladie, l’hypersensibilité ne se guérit pas, mais on peut apprendre à mieux vivre avec elle. «En thérapie, on va chercher à apprivoiser les hypersensibilités, explique Laetitia Quessada. On ne va pas les enlever, mais on vise à ce que la personne puisse mieux vivre avec elles, mieux les comprendre et ne pas culpabiliser de ressentir ce qui doit être ressenti.»   

Et la douance, dans tout ça? 

Les premières études sur la douance mentionnaient, à tort, l’hypersensibilité comme étant un trait propre à la douance. L’hypersensibilité sensorielle est peut-être plus présente chez les gens surdoués, mais ce n’est pas le cas des deux autres formes, contrairement à ce que plusieurs croient. 

«La plus grosse fausse croyance sur l’hypersensibilité qu’on voit en cabinet, ce sont des gens qui demandent une évaluation pour la douance avec comme porte d’entrée l’hypersensibilité plutôt qu’un fonctionnement cognitif singulier», conclut la neuropsychologue. 

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