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Les biocosmétiques pour les nuls

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Les biocosmétiques sont de plus en plus présents dans le marché de la beauté. Mais que se cache-t-il dans les petits pots bios? Qu’est-ce qui différencie les produits bios des produits synthétiques qui garnissent les tablettes des pharmacies? Métro a posé toutes ces questions à Richard Morin, vice-président de Zorah biocosmétiques, qui donnait récemment des conférences sur le sujet dans le cadre de la fête Éco-Bio Paysanne à la TOHU.

Les biocosmétiques, qu’est-ce que c’est?

Un biocosmétique est un cosmétique dont les ingrédients sont issus en majo­rité de l’agriculture biolo­gique. Pour qu’un cosmé­tique puisse porter le label bio, il doit répondre aux codes de référence des différents organismes de certification bio (Écocert, Québec vrai) et détenir les preuves que 95 % de ses ingrédients sont certifiés bios.

Quelle est la différence entre les cosmétiques bios et les cosmétiques synthétiques?
Elle est immense! Il y a trois critères qui définissent les cosmétiques : l’efficacité (bonne durée, pas d’effets secondaires), la facilité d’utilisation (pénètre bien, s’étend bien) et le plaisir (agréable à porter, belle texture, bonne odeur). C’est avec ces trois critères-là qu’on juge si le produit est  bas, moyen ou haut de gamme. Certains cosmétiques synthétiques  peuvent être très efficaces et très faciles à utiliser. La différence avec les produits bios, c’est le contenu. Il faut savoir qu’un cosmétique est composé en grande majo­rité d’excipients. C’est la base du produit qui fait sa texture, sa fluidité et sa densité. Les cosmétiques traditionnels vont utiliser des excipients dérivés de l’industrie pétrolière. Les biocosmétiques, eux, vont utiliser des excipients végétaux et certifiés bios.

Et qu’est-ce que ça change pour notre peau?
Les excipients végétaux sont aussi efficaces que les excipients chimiques. Toutefois, ils apportent un paquet de vitamines, de minéraux, de protéines et d’acides gras insaturés à notre peau. Le deuxième gain, c’est l’absence d’effets secondaires désagréables. Par exemple, les parabènes, issus de l’industrie pétro­lière et utilisés comme conservateurs et comme émulsifiants dans l’industrie des cosmétiques, commencent à se retrouver de plus en plus dans les tissus cancéreux, entre autres dans ceux des femmes atteintes de cancers du sein. En Europe, les compagnies de cosmétiques les ont presque tous retirés de leurs produits, mais ici, 75 % en contiennent.

Les biocosmétiques sont-ils plus chers?
Non, pas tant que ça! Un cosmétique traditionnel va coûter environ 18 cents à produire. La différence avec le prix qu’on paye est presque exclusivement investie dans le marketing. Le cosmétique bio, lui, va coûter beaucoup plus cher à produire, soit 30, 40 ou même 50 fois plus. On va pouvoir arriver à vendre le produit à un prix sensiblement équivalent à ce qui est offert sur le marché parce qu’on investit moins dans le marketing. On a moins besoin de faire de pub, car une fois que les gens essayent les cosmétiques bios, ils les adoptent!

  • Regardez l’étiquette!

Voici quelques produits interdits par les organis­mes de certification bio. Ceux-ci ne sont toutefois pas proscrits par le gou­vernement, souligne Richard Morin.

  • Les parabènes : le méthyle parabène et l’hydro parabène sont hautement questionnés quant à leur toxicité.
  • L’EDTA : l’EDTA (acide éthylène diamine tétra acétique) à l’état pur est un poison. Pourtant, on l’utilise à petite dose dans les cosmétiques.
  • Les PEG : les PEG (polyéthylène glycol), qu’on voit souvent sous la forme PEG-10 et PEG-40, sont des émulsifiants. Ils sont très nocifs pour l’environnement au cours de leur production.
  • Le sulfate de laureth : le sulfate de laureth est présent dans 95 % des shampooings commer­ciaux. C’est un allergène reconnu extrêmement nocif pour l’environnement au cours de sa production. Pourtant, on en met partout parce que c’est un bon agent moussant.

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