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Comment on se fait des «BFF» passé 30 ans, donc? 

Développer de nouvelles amitiés durables devient parfois plus difficile après la vingtaine. Photo: Sabrina Bracher/iStock

Voilà, le cap de la trentaine est franchi. Peut-être que vous savez davantage ce que vous voulez dans la vie, que vous êtes plus stables financièrement et que vous vous enquiquinez moins du regard des autres. Mais peut-être aussi que vous réalisez que développer des amitiés durables est pas mal moins facile qu’il y a quelques années. De quoi dégonfler les ballons qui écrivaient fièrement «30» au-dessus de votre tête.  

«Dans la trentaine, on voit que certains se casent, souligne la psychologue et conférencière Geneviève Beaulieu-Pelletier. Des gens vont passer du temps en famille et auprès des enfants, d’autres vont investir leur carrière. Ça veut dire moins de temps, moins de sorties.» 

Mais moins de temps ne veut pas dire que tout ce monde-là ne veut plus se faire des nouveaux.elles ami.e.s! La Dre Beaulieu-Pelletier donne donc des pistes pour dépasser le copinage de bureau et se trouver des ami.e.s passé 30 ans.  

Comme à l’école 

La psychologue suggère de repenser à la manière dont on se faisait des ami.e.s quand on était plus jeunes et de miser sur les mêmes éléments.  

Quand on est au cégep ou à l’université, tout le monde est dans un programme et n’a pas le choix de se mettre en relation avec les autres. Souvent, il y a des intérêts communs, mais c’est aussi le cas plus jeune. Au primaire, si deux personnes aiment les licornes, elles deviennent amies! L’essentiel, c’est qu’on ait des points communs et qu’on soit en présence de l’autre.

Dre Beaulieu-Pelletier 

Suivant cette logique, la psychologue suggère donc de s’inscrire à une activité ou un cours qui nous permettra de rencontrer d’autres personnes avec qui on partage au moins un intérêt. Aller au gym plutôt que s’entraîner à la maison, rejoindre un groupe de marche, passer son week-end dans un festival ou ses soirées dans une bibliothèque… les options sont sans fin.  

Mettre le web à profit 

Même pas besoin de sortir son portefeuille pour s’inscrire à toutes sortes de trucs: les groupes sur les réseaux sociaux permettent aussi de rencontrer des gens avec qui on a des points communs. «Aller sur ces groupes permet d’échanger, mais aussi, certaines relations pourraient se développer davantage», avance la professeure associée à l’Université de Montréal.  

La Dre Beaulieu-Pelletier préconise de joindre de petits groupes de quartier ou d’intérêts bien précis. Il y a Facebook, bien sûr, mais aussi Meet Up ou même certains sites de rencontres qui offrent la possibilité de chercher l’amitié plutôt que l’amour.  

À partir de là, on peut sauter sur les occasions pour amener nos relations virtuelles dans la réalité, que ce soit en répondant présent.e aux invitations des autres, en lançant ses propres propositions ou même en offrant son aide. 

«C’est une base très intéressante et, être là pour les autres, ça peut amener une réciprocité éventuellement. Ça ne veut pas dire que l’autre va devenir mon ami.e, mais on crée des opportunités.» 

Modérer ses attentes 

Selon la psychologue, la règle d’or quand on est à la recherche de nouvelles amitiés, c’est de ne pas se faire trop d’attentes.  

On va souvent avoir peur d’être rejeté.e en allant vers l’autre. Parfois, on peut avoir tellement peur qu’on n’y va pas. C’est possible, voire très possible, qu’on ne devienne pas ami.e avec la personne à qui l’on parle, mais ça commence comme ça, avec des interactions très simples. L’autre n’est peut-être pas à la recherche d’ami.e.s. Ça ne remet pas en question qui je suis!

Dre Beaulieu-Pelletier 

Autrement dit, même si nos échanges ne débouchent pas sur une amitié pour la vie, on aura quand même passé un bon moment et eu des interactions positives si on se place dans des situations qui favorisent les rencontres. Contrairement à réécouter The Office pour la 100e fois, se sentir connectés aux autres vient répondre à un besoin psychologique fondamental, alors c’est toujours ça de pris!  

Combler ses besoins 

Rien ne sert de se comparer. Si on se sent satisfait.e avec deux ou trois ami.e.s passé 30 ans, c’est parfait, et si on en veut tout plein, c’est tout aussi parfait! «L’important, c’est la qualité», lance la Dre Beaulieu-Pelletier.  

La psychologue ajoute que nos différentes amitiés ne nous apportent pas toutes les mêmes choses. «Personne ne va combler tous nos besoins et c’est normal. Ça se peut que j’aie un ami avec qui je partage une passion de la course, mais ce n’est pas nécessairement avec cette personne-là que j’ai envie de m’ouvrir sur mes enjeux personnels. C’est correct!», rassure-t-elle.  

Au fond, l’important, c’est de s’intéresser à l’autre avec sincérité et de s’ouvrir à son rythme, sans se mettre de pression.  

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