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Viaduc Van Horne: Faire fleurir le bitume

Photo: Caroline Magar

Entre les voitures, la poussière et le bruit, déambuler sur les trottoirs étroits d’un grand viaduc de béton est rarement une expérience mémorable.

C’est particulièrement vrai pour le fameux viaduc Van Horne, qui s’étend sur plus de 675 mètres entre le Plateau Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie. L’expérience est totalement désagréable, mais parfois inévitable pour ceux et celles qui tentent notamment d’aller rejoindre la station de métro Rosemont, à l’est de la rue Saint-Denis.

Si on réaménageait cette structure que plusieurs, dont le maire François W. Croteau, qualifient de «sous-utilisée» pour le volume véhiculaire 
qui y circule au quotidien, pourrait-on éliminer deux voies de circulation sur quatre pour y créer un parc linéaire?

C’est l’expérience que tentera pendant trois jours, à l’automne 2017, un jeune collectif de designers et d’organismes locaux dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal. L’idée n’est pas sans rappeler le Plan particulier d’urbanisme (PPU) du secteur Bellechasse qui, déjà, en 2012, évoquait une telle possibilité de réaménagement permanent au 
profit d’une clientèle cycliste et piétonne.

Le projet, baptisé simplement Viaduc 375, sera officiellement présenté au public demain dans les locaux de Temps libre du Mile-End. «Ce qu’on veut faire, c’est amorcer une réflexion sur ce site-là, non seulement de façon temporaire pour notre événement, mais aussi pour imaginer ce que pourrait devenir le viaduc dans 5 ou 10 ans s’il devenait partiellement piétonnisé», explique Mikael St-Pierre, urbaniste et directeur adjoint à la Société de développement environnemental de Rosemont (SODER).

Maquette viaduc Van Horne

Viaduc 375 se déclinera
 en trois volets.

Le premier: habiller de façon éphémère les deux voies au sud du viaduc avec des îlots de verdure, des placettes publiques et de la couleur afin d’égayer les lieux.

Le second: activer non seulement le viaduc, mais aussi des sites riverains grâce à une programmation culturelle variée. Le Wapikoni mobile et Ubisoft se sont déjà engagés dans l’aventure, tout comme le festival MAPP_MTL, qui offrira des projections sur l’entrepôt Van Horne dès la tombée de la nuit.

Des visites guidées, visant à explorer le patrimoine 
industriel et religieux des quartiers connexes, s’imbriqueront dans un troisième temps à la programmation.

«On va en profiter pour repenser les accès au viaduc, comme l’intersection Saint-Urbain et Van Horne, qui est un lieu super dangereux pour les piétons, indique l’autre porte-parole du 
projet, Caroline Magar, également directrice des Amis du Champ des Possibles. […] On va aussi concevoir des modules [bancs, chaises, boîtes à fleurs…] qui pourront être réutilisés dans les quartiers après notre événement, [par exemple] dans les ruelles vertes. On veut créer un legs pour la communauté, qui sera d’ailleurs consultée en amont de l’événement.»

Reste maintenant à dénicher le budget nécessaire – évalué à 100 000$ – pour transposer cette vision de la planche à dessin à la réalité. Jusqu’à présent, près du tiers du financement a été confirmé par la Société des célébrations du 375e. Le collectif espère amasser le reste en tissant de nouveaux partenariats avec la communauté et le secteur privé.

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