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Le Trou du Diable: quand les saveurs excusent tout

Photo: Benoîte Labrosse

Pendant la saison estivale, Métro se promènera à travers les régions du Québec à la découverte de quelques bonnes tables. Cette semaine, la microbrasserie Le Trou du Diable, à Shawinigan.

Les Montréalais amateurs de houblon connaissent déjà les bières du Trou du Diable (TDD), vendues dans des bars et des dépanneurs spécialisés. Mais pour les apprécier à leur juste valeur, rien de mieux qu’un passage à Shawinigan. En plus de 12 bières en fût, le TDD propose la cuisine bistro, aux forts accents de terroir mauricien, du chef d’origine occitane, Franck Chaumanet.

Attablés à la terrasse aux abords de la rivière Saint-Maurice, nous tentons d’abord d’agencer nos choix de plats avec les bières de la maison. Première surprise, notre serveuse, au demeurant bien sympathique, répond qu’elle ne peut nous conseiller, car elle «n’y connaît rien».

Nous nous fions donc à nos propres connaissances brassicoles pour commander. Connaissances qui nous font dire, quand nous recevons lesdites bières, que la serveuse s’est trompée. Sauf que, vu la lenteur du service, nous préférons déguster les pintes servies. Il s’avère qu’elles auraient parfaitement accompagné nos entrées, si seulement nous les avions reçues en même temps!

Quand le gravlax de truite de Saint-Alexis-des-Monts finit par arriver, nous en apprécions la présentation épurée. Belle et bonne idée que de marier les généreux morceaux de truite marinée, servis sur du pain artisanal moelleux, avec une touche du délicat fromage de chèvre de la Ferme Caron, de Trois-Rivières.

Puis, la seconde entrée est enfin servie. La terrine maison méritait l’attente : la généreuse portion de pâté est joliment présentée et succulente. Les cornichons surs maison et la salade verte vinaigrée équilibrent le bon goût du mélange de porc et de bœuf juste assez gras.

Par la suite, heureusement qu’il y a de la bière pour nous faire patienter… Par chance aussi, nous ne sommes pas pressés!

Les plats arrivent
Le tartare de bison récompense, toutefois, amplement notre patience. La copieuse portion de viande sauvage crue, assaisonnée à la perfection de Tabasco, de jaune d’œuf, de morceaux de cornichons acides et d’échalotes, est tout simplement exquise. La garniture de cresson et de parmesan, en plus d’être coquette, rehausse le goût de la viande. Rien à redire sur les frites avec pelure, minces et croustillantes à souhait.

L’expérience est moins concluante pour notre convive, qui a commandé une pièce de cerf rouge du Québec, sauce aux griottes. L’assiette, toujours bien présentée, contient bien une pièce de viande rouge, un peu plus saignante que demandé, et un bel assortiment de légumes de saison – têtes de violons, asperges et jeunes carottes –, mais manque cruellement de griottes. Questionnée, notre serveuse nous assure sur le coup que c’est bien du cerf. Sauf qu’au moment de régler la note, elle nous avouera que c’était du bison. Par bonheur, notre invité n’est ni allergique au bison, ni un client difficile!

Malgré toutes ces anicroches, nous décidons d’essayer les desserts, car les saveurs précédentes nous ont convaincus. Nous avons visé juste pour le pot de crème au chocolat, qui s’avère onctueuse, pas trop sucrée, et au bon goût de cacao. Quant à la crème brûlée du TDD, elle se révèle correcte, sans plus, malgré une recherche évidente dans le parfum citron-pavot.

Au bout du compte, nous quittons la terrasse du TDD avec le souvenir d’une expérience culinaire et brassicole haut de gamme, mais d’un service brouillon, même pas digne d’une cabane à patates… Donnons toutefois une seconde chance à notre serveuse, qui nous a avoué en fin de repas en être seulement à sa troisième soirée de travail!

En résumé

  • L’occasion. Bon repas décontracté entre amis ou en amoureux
  • L’ambiance et le décor. Belle terrasse animée avec vue sur la rivière St-Maurice ou, s’il pleut, grande salle lambrissée aux airs médiévaux.
  • Les prix. Compter environ 80 $ pour deux sans les bières et le service.
  • Nous avons aimé. Le tartare de bison, l‘utilisation des ingrédients locaux, la présentation des plats, les bières
  • Nous avons moins aimé. Le service lent et brouillon, les erreurs de commande, le délai entre les plats et les bières

Le Trou du diable
412, avenue Willow
Shawinigan
(819) 537-9151

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