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Une experte déboulonne les mythes alimentaires les plus coriaces

Photo: Istock.com

En matière d’alimentation, les modes vont et viennent. Elles entretiennent une grande confusion quand on cherche à savoir quoi manger et quoi éviter. Karin Michels, épidémiologiste de la nutrition, professeur et chef du département d’épidémiologie de la Fielding School of Public Health de l’université de Californie à Los Angeles, nous donne son point de vue sur les dernières tendances en matière de régime : doit-on opter pour le régime paléo, réduire les féculents, manger plus gras, boire du café ?

Mythe: il faut réduire les féculents

Les régimes pauvres en glucides sont devenus de plus en plus populaires ces dernières années, mais au lieu d’éliminer les féculents de votre alimentation, Karin Michels conseille plutôt de remplacer les glucides et sucres raffinés par des aliments à base de céréales complètes, tels que le quinoa, le riz complet et les pâtes intégrales. Elle précise également qu’il n’y a pas de raison d’éviter le gluten si l’on n’y est pas réellement intolérant : en l’éliminant de votre alimentation, vous manquerez des nutriments et des fibres contenues dans les céréales.

Mythe: un régime pauvre en lipides est préférable

Le gras a longtemps été considéré comme l’ennemi de toute alimentation saine, et certains croient même qu’un régime pauvre en lipides est bon pour le cœur. Mais Karin Michels n’est pas d’accord. Elle explique qu’il vaut mieux changer de type de gras, c’est-à-dire éviter les graisses saturées et trans, et consommer davantage de graisses insaturées. Ces dernières, qu’on retrouve notamment dans l’huile d’olive, l’huile de canola, le poisson et l’avocat, augmentent le cholestérol HDL (le «bon»), tandis que les graisses saturées présentes dans les aliments d’origine animale et les produits laitiers, tout comme les graisses trans présentes dans la margarine, augmentent le «mauvais» cholestérol LDL.

Prenant en compte les dernières études, elle conseille aussi d’éviter l’huile de noix de coco: autrefois considérée comme bonne pour la santé, elle est pleine de graisses saturées.

Mythe: il faut manger comme nos ancêtres

Même si le régime paléo, très populaire, conseille de suivre le régime de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, à savoir manger beaucoup de viande rouge et éliminer les céréales, Karin Michels souligne que «nous n’avons rien à voir avec nos ancêtres : au lieu de courir toute la journée, la plupart d’entre nous travaille assis devant un écran d’ordinateur».

Elle explique que le meilleur régime est un régime équilibré, limitant les viandes rouges et industrielles, classées comme cancérigènes en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l’OMS.

Mythe: un régime équilibré fournit tous les nutriments essentiels

Karin Michels explique qu’on lui demande souvent quels sont les types de compléments alimentaires qui ont de l’intérêt. Elle répond toujours que les seuls qu’elle recommande fortement sont ceux qui contiennent de la vitamine D. «Les deux tiers de la population américaine – surtout les personnes vivant dans les climats les plus froids – manquent de vitamine D, et beaucoup ne le savent pas.»

La meilleure source de vitamine D est le soleil, mais les écrans solaires ne se contentent pas de bloquer les rayons UV, ils empêchent également l’organisme de produire la précieuse vitamine. On la retrouve également dans l’alimentation, mais en quantité largement insuffisante. C’est pourquoi Karin Michels conseille de recourir aux compléments alimentaires.

Mythe: le café est mauvais pour la santé

Le café a longtemps eu mauvaise réputation en matière de santé, mais Karin Michels est d’accord avec les études les plus récentes, qui montrent que le café peut réduire le risque de nombreuses maladies, parmi lesquelles le diabète, le cancer colorectal et les sous-types agressifs du cancer de la prostate.

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