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Le design pour contrer le décrochage

Photo: John Gollings

Alors que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) doit rebâtir certaines écoles minées par de la moisissure, n’est-ce pas le parfait moment pour amorcer une réflexion provinciale sur le design de nos établissements scolaires?

On a parfois tendance à l’oublier, mais l’architecture d’un lieu influence grandement notre humeur et notre productivité au quotidien. Si votre bureau est aussi spacieux que votre garde-robe à la maison, tout en étant situé dans un trou noir au beau milieu d’une tour du centre-ville, il y a de fortes chances que votre rendement professionnel ne soit pas maximisé. Même le meilleur emploi au monde et un formidable salaire ne peuvent compenser l’absence d’un environnement de travail stimulant.

Un étudiant sur les bancs d’école n’échappe pas non plus à ces réalités: son rendement académique sera indéniablement influencé par son lieu d’apprentissage. Une récente étude de l’Université de Salford au Royaume-Uni, réalisée auprès de 34 groupes de niveau primaire provenant de divers milieux socioéconomiques, tend d’ailleurs à le confirmer. Des salles de classe bien conçues peuvent améliorer le rendement scolaire des élèves de… 25 %! La quantité de lumière naturelle en classe, les niveaux de bruit environnants, les couleurs de peinture utilisées, la température ambiante et la qualité de l’air ont tous été des facteurs déterminants dans cette étude.

Au Québec, bien que l’architecture de nos écoles primaires et secondaires se soit améliorée ces dernières années, encore trop peu d’établissements peuvent réellement se permettre de donner la leçon en matière de design. D’un côté, le parc immobilier de plusieurs commissions scolaires (incluant celui de la Commission scolaire de Montréal, la CSDM) est de plus en plus vétuste; de l’autre, le ministère de l’Éducation accorde traditionnellement beaucoup plus d’importance à la fonction du bâtiment plutôt qu’à sa forme. Sans oublier que ces commandes publiques sont plus souvent qu’autrement soumises à des budgets très restreints, ce qui encourage une vision réductrice du développement de nos écoles.

Malheureusement, en ne regardant que la facture, on oublie inévitablement l’essentiel : l’enfant qui évoluera dans les salles de classe. On a beau chercher de midi à quatorze heures des solutions pour diminuer le taux de décrochage préoccupant en province, peut-être devrait-on simplement revenir à la base. Stimuler les élèves sur les bancs d’école ne passe pas uniquement par une meilleure formation des professeurs et une révision du parcours scolaire: un design plus réfléchi de nos établissements doit également faire partie de l’équation du succès.

Pensons nos écoles autrement, avec une utilisation plus recherchée des couleurs, des formes et des nouvelles technologies, qui font maintenant parties intégrantes du quotidien des jeunes d’aujourd’hui. L’idée n’est pas de réinventer la roue avec des concepts à tout casser, qui augmenteraient démesurément les coûts de construction de nouvelles écoles. Il s’agit simplement d’éviter le pilote automatique.

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