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L’art de déguster une grande liqueur

Patrick Raguenaud
Afin d’en apprendre davantage sur la façon de les déguster, Métro a participé à une soirée de dégustation de Grand Marnier. Photo: Collaboration spéciale

Raffinée et sophistiquée, la liqueur est une boisson spiritueuse obtenue par l’aromatisation d’une base alcoolique issue de la macération de fruits ou de plantes. Afin d’en apprendre davantage sur la façon de les déguster, Métro a participé à une soirée de dégustation de Grand Marnier.

Il est primordial de connaître l’histoire de la liqueur qu’on s’apprête à déguster pour en capter toutes les subtilités.

Grand Marnier… dans le temps

L’histoire de Grand Marnier remonte à la fin du 19e siècle, et c’est à Patrick Raguenaud, maître-assembleur de la maison depuis 2004, que revient le rôle de perpétuer les connaissances et la tradition. M. Raguenaud est né à Jarnac, une commune de la région de Cognac, et sa famille est impliquée dans l’industrie du cognac depuis 1627. C’est en mettant l’accent sur l’importance de la connaissance que ce maître-assembleur reconnu internationalement commence l’animation de cette soirée.

«Déguster une liqueur, comme ça dans l’absolu, je n’y crois pas, personnellement. La dégustation a un sens uniquement lorsqu’on est capable de lui en donner un, et ce sens, c’est la connaissance, commence-t-il. Premièrement, Grand Marnier, c’est quoi? C’est deux choses: du cognac et de l’orange», précise le maître-assembleur.

En effet, la liqueur se caractérise par un mélange unique de cognac et d’oranges. «L’orange de Grand Marnier, c’est une orange amère. Nous, on utilise la bigarade: c’est une petite orange rustique qui pousse à l’état sauvage dans les Caraïbes. Alors, cette orange, on va la cueillir lorsqu’elle est encore verte, de façon à garder le bouquet, la typicité qui nous intéresse, explique M. Raguenaud. Sa pulpe est très peu juteuse, on la jette, on en fait du compost qu’on réutilise ensuite sur la plantation. On récupère la peau des oranges et on la fait sécher au soleil. C’est cette écorce d’orange qui est la matière première pour l’élaboration du principal ingrédient servant à fabriquer le Grand Marnier, c’est-à-dire l’essence d’orange», poursuit-il.

«Anecdote amusante: M. Marnier avait le sens du marketing. À l’époque, tout était petit: le petit journal, le petit écho de la mode… même lui était petit! Mais il décida d’appeler son produit “Grand Marnier”.» – Patrick Raguenaud, maître-assembleur chez Grand Marnier

La naissance de la liqueur

C’est en 1827 que Jean Baptiste Lapostolle fonde une distillerie à Neauphle-Le-Château, une petite ville non loin de Versailles. «En 1876, la petite-fille de M. Lapostolle épouse Louis-Alexandre Marnier, un vinificateur de la région de Sancerres», développe Patrick Raguenaud. «Arrive alors, en 1870, la première guerre contre les Allemands, contre les Prussiens, qui mène à la chute de l’Empire. À ce moment-là, les Prussiens occupent Paris. Les Lapostolle et les Marnier quittent alors la région parisienne et s’installent à Cognac. À la fin de la guerre, ils reviennent à la distillerie et reprennent leurs activités, mais Louis-Alexandre ne revient pas les mains vides, il rapporte avec lui des échantillons de cognac. Il ramène surtout la compréhension que le cognac est un produit de luxe», raconte le maître-assembleur.

C’est précisément à ce moment qu’il a l’idée de mélanger du cognac avec de l’écorce d’orange (qu’il avait déjà l’habitude de distiller). En 1880 naît ainsi le Grand Marnier!

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