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Lumière sur Montréal

Photo: Martine Doyon

Alors que Montréal en lumière s’amorce aujourd’hui, l’UQAM accueille en parallèle à ce festival la 5e Biennale Toronto / Montréal / Lille, un colloque explorant l’utilisation de la lumière dans nos villes.

Artistes et théoriciens échangeront jusqu’à samedi sur des projets locaux et internationaux mettant en scène la lumière, une source d’inspiration inépuisable dans le domaine artistique et architectural depuis des siècles. Le colloque consiste à démontrer que l’éclairage peut jouer un rôle significatif pour transformer, ou simplement mettre en valeur, un espace public et ses passants.

En ce sens, Montréal a développé une expertise inestimable pour compenser le paysage urbain parfois banal de son centre-ville, offrant par le fait même une vie nocturne à des édifices traditionnellement laissés dans la pénombre. D’année en année, les projets ludiques liés à la lumière et à la vidéoprojection se multiplient comme des petits champignons, notamment pour combattre ingénieusement la morosité de notre hiver québécois.

Bon, entendons-nous ici : nos artistes locaux n’ont pas nécessairement réinventé la roue. Des villes comme Lyon ou Berlin, par exemple, possèdent également un grand talent pour créer de véritables happenings en milieu urbain. Malgré tout, bien peu de villes peuvent se vanter de faire autant d’efforts que Montréal pour animer l’espace public. Et, contrairement à bien des endroits sur la planète, notre Quartier des spectacles nous assure une programmation douze mois par année, plutôt que de simplement miser sur des évènements précis et sporadiques.

D’ailleurs, bien des gens l’ignorent, mais notre centre-ville possède un parc permanent de 27 vidéoprojecteurs, spécialement conçus pour résister aux intempéries. Des infrastructures technologiques jalousées par bien des villes, comme Liverpool, Marseille ou encore Istanbul, associées au Connecting Cities Network. Ce réseau sélect, rassemblant divers experts européens explorant l’utilisation des médias urbains, a récemment reconnu le génie créatif de Montréal en lui offrant le tout premier statut de partenaire nord-américain. Une visibilité inouïe pour nos artistes locaux.

Cet amour que chérit Montréal pour cette forme d’art urbain contemporain commence à s’inscrire tranquillement, mais sûrement, dans l’ADN dans notre patrimoine bâti. D’une certaine façon, notre métropole tente de se forger à sa manière son propre titre de Ville Lumière.

Montréal a peut-être perdu quelques plumes ces dernières années dans divers secteurs d’activités, et sa réputation internationale a certainement été entachée par tous les récents scandales à la mairie. Mais s’il y a bien un domaine où notre ville peut se permettre de faire la leçon et de se bomber le torse, c’est définitivement dans l’illumination de l’espace public.

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