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Coopératives d'habitation : «Pour préserver la diversité de Montréal»

La feuille de route de Sarah Humphrey est impressionnante. Depuis un quart de siècle, elle a notamment travaillé à la réalisation d’habitations à propriété collective pour des ménages à revenus modestes et à la remise en état de nombreuses maisons de chambres. Son expertise de l’habitat communautaire a aussi été sollicitée lors des États généraux sur le logement social à Pointe-Saint-Charles, qu’elle a organisés et animés de 1997 à 1999. Plus récemment, elle a été chargée de projet pour le Groupe de ressources techniques en habitation Bâtir son quartier.

Sa contribution émérite au secteur de l’habitation communautaire était finalement reconnue par ses pairs en juin, alors qu’elle recevait le prix Régis-Laurin. Questions à une femme d’expérience.

Quelle est votre définition de l’habitation communautaire?
Quand j’ai commencé dans le logement communautaire, il y a 25 ans, c’était du logement coopératif : des locataires qui se mettaient ensemble pour acheter leur immeuble. Depuis ce temps, ça s’est élargi à l’immobilier communautaire dans le sens où tout le secteur à but non lucratif tend à devenir propriétaire de ses propres immeubles, comme les centres de la petite enfance ou les résidences pour personnes âgées. C’est quelque chose qui s’est développé peu à peu et, maintenant, c’est vraiment très important dans le secteur immobilier montréalais.

Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ce domaine en particulier?
Tout simplement parce que je pense que c’est la meilleure façon d’intervenir à Montréal pour préserver sa diversité. Les coopératives d’habitation ont permis à beaucoup de résidants des quartiers du centre-ville, qui étaient reconnus à l’époque comme étant des quartiers défavorisés, d’acheter et de rénover leur logement.

Ainsi, ils n’ont pas été chassés par l’augmentation des taxes et des prix lorsque des gens plus éduqués et avec plus de moyens ont voulu s’y établir. Ces réseaux sont très importants. La preuve : on n’a pas de quartiers dangereux, comme c’est le cas dans les villes américaines.

Quels sont les défis de l’habitation communautaire?
C’est un défi énorme. Chaque projet comporte une série d’obstacles : acheter le terrain, trouver les subventions…

Quel projet vous a le plus marquée?
Il y en a deux. D’abord, un projet pour personnes âgées dans Côte-des-Neiges, où celles-ci ont formé une coop pour acheter leur immeuble. C’était très innovateur parce que les personnes âgées ne sont pas la clientèle typique des coopératives d’habitation. Et l’autre dont je suis très fière, c’est une coop pour les personnes handicapées.

À l’initiative d’un jeune homme en réhabilitation et à celle de son travailleur social, nous avons monté un projet pour une coopérative de 18 logements, dont 9 accessibles aux personnes en fauteuil roulant.

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