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Jeu du Lundi : Wingspan

C’est lundi et, on le sait tous, le lundi personne n’a envie de travailler. On recherche le moindre prétexte pour procrastiner. C’est donc avec grand plaisir que je vous annonce vouloir vous aider dans votre quête de tout-faire-sauf-du-travail. Tous les lundis, je vous donne le droit de décrocher quelques minutes en vous présentant un jeu de société. Qu’il soit récent ou sorti il y a 50 ans, le jeu sera tout le temps un coup de cœur personnel.

Un phénomène que l’on voit depuis maintenant quelques années sont les buzz, ces jeux dont-tout-le-monde-parle-et-qu’il-faut-absolument-avoir-joué-avant-tout-le-monde-sinon-on-est-pas-un-vrai-fan-de-jeu. Sauf qu’une joué, le jeu tombe rapidement dans l’oubli, poussé par un nouveau buzz plus neuf, plus jeune. Effet symptomatique d’une surproduction. À mon corps défendant, j’essaie, difficilement, de ne pas succomber au tsunami. C’est pourquoi je me suis retenu, jusqu’à aujourd’hui de présenter de l’un des plus gros buzz de 2019 : Wingspan.

Et donc, qu’est-ce que c’est que ce jeu?

Wingspan c’est un proposition curieuse d’un éditeur qui a clairement misé sur son incongruité dans la paysage ludique. Wingspan c’est un jeu où l’on collectionne des oiseaux. Des oiseaux qui permettent . Un jeu développé par une (oui une!… c’est rare!) amatrice d’ornithologie qui avec ce premier jeu a gagné (entre autres) le prestigieux Kennerspiel des Jahres. Rien de moins. On comprend peut-être un peu plus le buzz! Ho, j’allais oublier… et le jeu se veut le plus cohérent possible avec les connaissances scientifiques que nous avons des oiseaux.

Si on veut entrer dans du plus concret, chaque joueur reçoit un plateau au début de la partie qui représentant sa volière. Divisée en 3 grandes sections sur lesquels les joueurs pourront poser les cartes oiseaux qu’ils acquièrent au cours de la partie. À cela s’ajoutent des jetons nourritures, des cartes Bonus, des petits oeufs en bois et une très jolie, mais complètement accessoire cabane à oiseaux servant de tour à dés.

Le jeu se déroule en 4 manches, à chacune d’entre elles, les joueurs effectuent une quantité d’actions décroissante. Ainsi, à la première manche, les joueurs disposent de 8 actions, de 7 à la deuxième, de 6 à la suivante pour terminer avec 5 à la dernière. Ce qui crée un effet bousculade rendant les actions de la dernière manche.

Quant aux actions, il n’y en a que 4 : jouer un oiseau de sa main pour le poser dans sa volière, collecter des jetons nourritures, accumuler des oeufs et ajouter des carte oiseaux à sa main. Si au départ, ces actions sont très limitées (ex.: on ne prend qu’un seul jeton nourriture), en posant des oiseaux on les bonifie et on débloque des effets supplémentaires. Par exemple, avec deux oiseaux placées dans la zone de collecte de nourriture, je collecte deux jetons nourriture et il m’est possible, avec les bons oiseaux de ramasser de nourriture en plus.

En somme, on construit progressivement une machine formant une sorte de spirale ascendante. Le tout dans l’objectif de marquer un maximum de points, qui sont calculés, sans surprises, selon multiples facteurs comme la valeur en point des oiseaux joués ou la quantité d’oeufs collectés.

À ces points s’ajoutent deux bonus de manche et de fin de parties. Toutes deux sont aléatoire d’une partie à l’autre, changeant l’importance de certains éléments du jeu : comme avoir le plus d’oeufs possible sur des oiseaux ayant des nids en forme de bol ou avoir le plus d’oiseaux dont le nom commun comporte un lieu (oui, c’est de toi qu’on parle la crécelle d’Amérique).

On se retrouve en somme avec un jeu agréable à jouer et bien ficelé que je fais découvrir avec plaisir à un public novice qui veut un petit défi. Souvent présenté comme un Terraforming Mars léger, je dirais qu’on y retrouve une certaine sensation de développement, mais avec beaucoup moins de profondeurs et d’avenues stratégiques, ce qui le rend par contre plus simple à prendre en main. Je me permets toutefois de regretter que si les oiseaux sont tous différents, certains effets de jeu se répètent. De plus, si l’on mal planifié sa partie, le dernier tour peut se terminer en queue d’oiseau… heu… de poisson.

Un des principaux reproches qui a été fait au jeu provient du vieux-continent où les joueurs étaient déçus d’y retrouver très peu d’oiseaux connus. En effet, le totalité des oiseaux contenus boite proviennent d’Amérique du Nord. Évidemment, l’éditeur s’y attendait car quelques mois après est sortie une extension justement titrée Wingspan : European Expansion (qu’en anglais pour le moment). Ajoutant au passage quelques mécaniques ajoutant de l’interaction entre les joueurs. Peut-être peut-on espérer trouver des oiseaux tropicaux et leurs plumes colorées dans une extension prochaine?

Wingspan – 1-5 joueurs – 40-70 min. – 10+

À essayer si :

  • Vous voulez un jeu dont le thème et l’esthétique attirera un public habituellement réfractaire aux jeux de société : « trop de dragons ou de vaisseaux spatiaux ».
  • Vous sentez que vous avez fait le tour des jeux d’introduction et avez envie de passer à un niveau supérieur.
  • Pour vous, un jeu doit être aussi plaisant à jouer qu’à regarder et à manipuler.

À éviter si :

  • Si vous êtes plus que 3, le jeu s’éternisant beaucoup 5 et parfois à 4.
  • Vous vous attendez à un jeu à la stratégie profonde et aux ramifications multiples.
  • Vous recherchez un jeu avec beaucoup d’interactions entre les joueurs.

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