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Best Friends Forever: corgis et p’tits bis

Ces temps-ci, je vis le célibat pour la première fois depuis près d’une décennie.

Ne vous inquiétez pas, je vais très bien. Mais reste que quand on m’a proposé de faire la critique de Best Friends Forever, un jeu qui mélange séduction et adoption de chiots, j’ai sauté sur l’occasion.

Disons que dans la période actuelle, il n’y a rien qui me fait plus envie que de flatter des bons doggos. Et peut-être dater sans conséquences (mais surtout les doggos, pour être honnête).

Alors, Best Friends Forever a-t-il comblé le vide existentiel au coeur de mon âme?

Le rêve de Tumblr

Au début du jeu, vous êtes dans un autobus en route vers Rainbow Bay, une petite ville charmante où chaque coin de rue semble sortir tout droit de Pinterest.

Dans cette ville hors du commun, quasiment tout le monde possède un chien, un partenaire de vie qu’ils traînent partout tels un daemon dans À la croisée des mondes (pardonnez-moi pour ce référent sûrement trop geek).

Avant de débarquer de l’autobus, on vous demande de choisir votre nom et votre avatar. On vous donne le choix entre un personnage plus typiquement masculin, un autre plus féminin et un dernier personnage moins binaire.

On vous propose également de choisir le pronom que les autres personnages utiliseront pour vous parler.

Cette grande inclusivité s’étend également à vos choix amoureux; on ne vous demande jamais de choisir une orientation sexuelle. Libre à vous de tenter de séduire la personne de votre choix sans vous limiter au genre ou au sexe.

Évidemment, tout ça n’est jamais un enjeu à Rainbow Bay. Après tout, dans une ville magique où tout le monde déambule avec un pitou magnifique à ses côtés, il n’y a pas de place pour l’intolérance.

Deux éléments un peu déconnectés

L’originalité de Best Friend Forever réside évidemment dans la mécanique d’adoption de chien qu’on vous propose. Dès le départ, on vous offre de choisir un chien parmi la variété de bons garçons (et de bonnes filles) à la recherche d’un foyer.

Chaque chien à ses propres caractéristiques. J’ai fini par choisir le shiba nommé Cheeseball, et j’ai compris pourquoi on avait choisi ce nom: il pétait constamment.

Il vous faudra dresser ce compagnon, puisque Rainbow Bay prend le soin des chiens très au sérieux; à plusieurs reprises, votre compagnon poilu devra se soumettre à un test d’obéissance qui mesurera votre progrès.

L’autre moitié de ce jeu, c’est le dating sim. Grâce à une app nommée Woofr, vous pouvez connaître en tout temps l’emplacement des gens avec qui vous avez eu un match, un concept qui serait absolument terrifiant dans la vraie vie.

Il vous suffit alors de cliquer sur l’objet de vos désirs et d’aller discuter avec celui-ci. Les choix de dialogues feront progresser, ou non, votre relation.

Bref, si vous avez déjà joué à un dating sim, vous êtes en terrain connu.

Le problème, c’est que ces deux moitiés sont exactement ça: des moitiés.

Si les chiens occupent une place importante dans le scénario et dans les dialogues, les mécaniques d’élevage de chien semblent toujours séparées de l’aspect séduction.

On aurait apprécié que certains personnages demandent que notre chien développe certains talents avant d’accepter un rendez-vous galant, par exemple.

Peut-être ma partenaire n’était-elle pas suffisamment exigeante, mais il n’y a jamais eu rien de tel.

Un manque de synergie entre les systèmes qui est un peu dommage, au final.

Une interface qui aurait besoin d’un cours d’obéissance

L’autre grand problème de Best Friend Forever, c’est l’interface.

S’il y a une mode récente que je déteste dans les jeux de console, c’est cette tendance récente à contrôler les menus avec un curseur (allô Assassin’s Creed).

Best Friend Forever nous impose un curseur de souris, comme si on jouait à une version PC.

En fait, j’ai une forte impression que la version PC a été développée en premier, et qu’on n’a peut-être pas mis assez d’efforts pour adapter le jeu pour Switch.

Ces contrôles mal adaptés aux manettes minent l’expérience. Par exemple, il arrive souvent durant les conversation avec les autres personnages que vous ayez à discipliner votre chien; s’il essaie de se sauver, il faut l’agripper et le tirer vers vous avec le curseur, par exemple.

Sauf qu’avec la manette, c’est quasiment mission impossible. J’ai échoué tous ces défis jusqu’à ce que je me décide à utiliser l’écran tactile.

Ça fonctionne beaucoup mieux avec l’écran tactile, mais c’est agaçant pour tous ceux qui préfèrent jouer sur la télévision.

Faire le beau

Au final, Best Friend Forever a beaucoup de défauts: des mécaniques dissonantes, une interface rebelle et une durée de vie très courte (vous pouvez terminer une partie en une heure ou deux).

Malheureusement, sous tous ces défauts se cache un jeu charmant avec ses qualités: une jolie présentation, une histoire qui offre de la diversité dans un médium encore très hétéronormatif et de magnifiques doggos.

Mais seuls les vrais passionnés sauront pardonner ses défauts à Best Friend Forever. Pour les autres, peut-être vaut-il mieux swiper à gauche.

Note: Le code nous a été offert par l’éditeur à des fins de critique.

Un texte de Pier-Luc Ouellet de Jeux.ca

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