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Critique – Foregone : à défaut d’originalité

Arrêtez-moi si vous avez déjà entendu cette prémisse : un jeu d’action 2D d’inspiration retro où vous tentez de débloquer de meilleures armes pour progresser et tenter de comprendre l’histoire mystérieuse de l’univers dans lequel vous évoluez. Au fil de l’aventure, vous débloquez de nouvelles habiletés qui vous permettront d’explorer davantage votre environnement.

Je pourrais aussi bien être en train de vous décrire Hollow Knight ou Dead Cells, mais il s’agit plutôt de Foregone, plus récent titre du développeur ontarien Big Blue Bubble.

Comme vous allez voir, il s’agit d’un titre qui possède plusieurs cordes à son arc… mais qui a laissé celle de l’originalité à la maison.

La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal

Dans Foregone, vous incarnez une Arbiter, une super-soldate chargée de défendre la ville de Calagan. Quelques années après une guerre ayant laissé le monde dévasté, de créatures apparaissent à nouveau et c’est à vous de retrouver le Harlow, source de ces monstres, pour mettre un terme à l’invasion.

Malheureusement pour votre personnage, il n’y pas que des monstres qui s’éveillent. De douloureux souvenirs font également surface.

Pour combattre l’invasion démoniaque, vous avez accès à une arme à distance (fusil à pompe, pistolet, mitraillette ou arc) ainsi qu’à une arme de proximité (Épée, sabre, dague ou gunchakus, c’est-à-dire deux fusils attachés par une chaîne).

Les armes et équipements que vous trouvez peuvent être améliorés, et les ennemis vaincus laisseront également tomber des équipements que vous pourrez soit revendre ou équiper.

Vous disposez également d’habiletés que vous débloquez au fil du jeu et que vous pouvez équiper. Il est par exemple possible d’utiliser votre magie pour vous guérir, pour faire apparaître un bouclier devant vous ou pour projeter un rayon laser qui transpercera plusieurs ennemis.

Chaque ennemi vaincu laisse tomber de la vie, de l’or, qui sert à améliorer vos équipements, ou des crystaux, qui permettent d’améliorer vos habiletés.

Mais la mécanique que vous utiliserez le plus est sans doute celle de la charge (dash). Foregone est un jeu à l’action extrêmement rapide, et les ennemis ne pardonnent pas. Il vous faut donc frapper l’ennemi, puis profiter de la courte invincibilité que vous offre la charge pour éviter la riposte ennemie à tout prix.

Ces mécaniques vous obligent à être constamment en mouvement, et imposent un rythme très nerveux qui saura vous tenir en haleine.

Un jeu qui sent l’amour

Même si Big Blue Bubble est un studio d’expérience, il est très possible que vous ne connaissiez pas leur nom. Ils sont surtout connus pour la série de jeux mobiles free-to-play My Singing Monsters, une franchise qui cible surtout les enfants, ainsi que nombre d’adaptations de franchises pour mobile et consoles.

Ce qu’on sent, avec Foregone, c’est qu’il s’agissait d’un exutoire pour permettre à l’équipe de s’amuser.

La première chose qui frappe, c’est l’aspect visuel. Oui, on a vu beaucoup de jeux en 2D, mais ce ne sont pas tous les titres qui présentent des graphismes si peaufinés. Les couleurs sont riches, les décors soignés (quoi qu’un peu répétitifs), et l’animation est tellement soignée qu’on pourrait croire qu’il s’agit de rotoscopie.

La musique est également excellente, avec des compositions larges et riches qui donnent l’impression d’être jouées par un orchestre en plus de se marier parfaitement à l’action.

Bref, on voit que les développeurs avaient envie de faire ce jeu, et ça se ressent dans le produit fini.

Des niveaux qui laissent parfois à désirer

Contrairement à Dead Cells, une influence évidente de Foregone, le jeu de Big Blue Bubble n’est pas un metroidvania.

Je dois avouer que ça m’a plu énormément, moi qui préfère mes jeux d’action/plateforme plus linéaires. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exploration: il est possible de revenir dans les niveaux déjà complétés et de vous servir de vos nouvelles capacités pour découvrir des secrets cachés.

Mais l’exploration et le retour en arrière sont optionnels. On se concentre plutôt sur l’action, beaucoup, et sur les plateformes, un peu.

Le problème, c’est que le design des niveaux devient vite répétitif; vous vous frottez à une porte barrée, et vous devez prendre un long détour pour débarrer la porte, qui vous sert maintenant de raccourci. Je viens de décrire 90% des niveaux que vous rencontrerez dans le jeu.

Ce manque de variété se traduit également dans l’éventail des ennemis. Malheureusement, après 2 niveaux, vous avez pratiquement vu l’entièreté des ennemis que vous retrouverez dans le jeu. Par la suite, il s’agira simplement de variations de couleur des mêmes ennemis qui deviennent de plus en plus dangereux, mais qui gardent sensiblement les mêmes séquences offensives.

Même les boss finissent par se répéter, ce qui est dommage, étant donné qu’ils sont l’un des éléments les plus intéressants du titre. Les boss sont excitants, magnifiquement animés en plus de jouir d’un design bien pensé. Mais ils sont malheureusement trop rares.

Si près du but

Foregone est un titre difficile à évaluer. D’un côté, le soin dont a bénéficié le titre est évident. Autant au niveau sonore qu’au niveau visuel, on retrouve dans Foregone un souci du détail qui témoigne de l’enthousiasme qu’avait l’équipe pour le projet.

Mais un manque de variété dans les niveaux et dans les ennemis, et une impression de déjà-vu empêchent Foregone d’atteindre son plein potentiel.

Si vous cherchez simplement un bon jeu d’action et que vous n’êtes pas particulièrement à la recherche de nouveauté, Foregone saura vous satisfaire.

Pour les autres, peut-être vaut-il mieux attendre une éventuelle suite qui saura, sans doute, combler les lacunes de son prédecesseur.

Après tout, comme dans Foregone, l’important, c’est de réessayer.

Note finale

7.5 / 10

Un texte de Pier-Luc Ouellet de Jeux.ca

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