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Opinion – Un Playstation 5, ça sert à rien

Ça fait déjà plus de 4 mois que la nouvelle console de Sony est sortie, et elle reste aussi rare que les petits cadeaux de François 1er.

Les scalpers continuent de rafler les stocks et de les revendre à des prix de fous aux joueurs désespérés.

Je fais partie des chanceux qui ont réussi à se procurer la console dès le premier jour de sortie. Et si vous faites partie des malheureux qui désespèrent de mettre la main sur un Playstation 5 un jour, j’ai une bonne nouvelle pour vous: le Playstation 5, en ce moment, ne sert à rien.

Une sélection de jeux mince

Ça a été dit et re-dit, mais une console vit et meurt par ses jeux.

Certes, le Game Boy ne proposait pas les plus beaux graphismes. Ses compétiteurs (notamment le Game Gear et l’Atari Lynx) s’en sortaient bien mieux. Mais le Gameboy offrait les meilleurs jeux, de Tetris à Pokémon.

Le Playstation 5 est une console très puissante, qui offre des temps de chargement rapides et des graphismes impressionnants. Mais où sont les jeux?

J’ai choisi le PS5 plutôt que le Xbox pour une seule raison: Spider-man Miles Morales. Or, non seulement le jeu est-il disponible sur PS4, mais les différences graphiques sont quasiment imperceptibles.

Je veux dire, ok, la fourrure sur le col de Miles est plus détaillée sur PS5. Est-ce que ça vaut vraiment 750$? Poser la question, c’est y répondre.

Le PS5 est rétrocompatible avec le PS4, et c’est très bien. Je n’ai certainement pas épuisé la liste des bons jeux disponibles sur PS4, et je suis content de pouvoir y jouer sur ma console neuve.

Mais le problème, c’est que je ne fais que ça. Depuis que j’ai ma console, je n’ai joué qu’à un seul jeu exclusif au PS5: Astro’s Playroom, le jeu inclus gratuitement avec la console.

C’est un excellent jeu, que je recommande à tous. Mais c’est aussi une courte expérience faite pour présenter les capacités de la manette. Ce n’est pas le genre de titre costaud qui nous garde en haleine pendant des semaines.

Comparer les jeux de lancement

Bien sûr qu’il y a peu de jeux, me direz-vous, la console est neuve, Il faut être patient.

Certes.

Mais même pour une période de lancement, la sélection du Playstation 5 est mince.

Le PS5 n’avait que deux jeux exclusifs à son lancement: Astro’s Playroom, dont j’ai déjà parlé, et Demon’s Souls.

Je comprends que plusieurs soient emballés par Demon’s Souls, mais ça reste: 1) un remake d’un jeu de 2009, et 2) un jeu qui parle à un public niché.

Le PS4 n’avait pas non plus un lancement exceptionnel, mais il offrait quand même quelques titres exclusifs tels que Knack (bon, ok, ouache) et Killzone Shadow Fall.

Sony sued over Killzone: Shadow Fall's graphics - Polygon

Il faut aussi noter que le PS3 avait connu un cycle de vie très long, et la différence entre les jeux disponibles sur les deux générations était beaucoup plus importante.

Le PS3 a connu un lancement des plus difficiles, mai on trouvait quand même de nombreux titres exclusifs, de Genji: Days of the Blade à Resistance: Fall of Man.

Pictures of Genji: Days of the Blade 7/44

Si on remonte plus loin, les jeux offerts aux lancements du PS1 et du PS2 étaient nombreux et légendaires, de SSX à Rayman en passant par Timesplitters et Dynasty Warriors 2.

Et on ne parle que de Sony. Quand on se souvient que la Switch a été lancée avec The Legend of Zelda: Breath of the Wild, la comparaison est encore plus gênante.

The Legend of Zelda Breath of the Wild review: Game of the year

Maudite Covid

L’autre problème, c’est que les sorties se font au compte-goutte. Et il y a probablement une grande coupable: la Covid.

On comprend que les studios, forcés au télétravail, ne réusissent pas à sortir des jeux au même rythme. Il faudra laisser du temps.

Mais les joueurs, eux aussi confinés, s’ennuient. Et pour se désennuyer, ils partent à la chasse au PS5. L’ennui final, c’est qu’une fois l’objet de toutes les convoitises déballé, il n’y pas grand chose à jouer, à part des jeux de PS4.

PS5: The Ultimate FAQ – PlayStation.Blog

Au final, mon Playstation 5 m’offre quelques avantages: une manette confortable, des temps de chargement plus rapides, quelques améliorations graphiques.

Je ne regrette pas mon achat, d’autant plus que je sais que des jeux poignent à l’horizon (oui, j’ai cherché, c’est comme ça que « poindre » se conjugue).

Mais d’ici là, si vous peinez à trouver une console, ne vous faites pas trop de mauvais sang; vous ne manquez pas grand chose.

Un texte de Pier-Luc Ouellet de Jeux.ca

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