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Inondations : prévenir les menaces

Hichem Mebarek, un résident de la rue Cousineau sinistré en 2017, montre le niveau de l’eau de la rivière des Prairies qui ne cesse de monter. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

La sécurité civile a lancé une importante campagne de sensibilisation destinée aux résidents des zones qui ont déjà été inondées en 2017. Cela intervient au moment où la rivière menace de déborder et cela ravive les souvenirs douloureux des inondations d’il y a deux ans.

Sur la rue Cousineau, à Cartierville, l’installation d’un kiosque d’information du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) et la présence remarquée des policiers et des pompiers a rapidement attiré des habitants du coin.

Le but du SIM est d’achever une opération porte-à-porte pour diffuser de l’information pur se préparer aux inondations. Les pompiers veulent rendre visite 3000 adresses. Ils ont déjà cogné à 2200 portes.

Toutefois, pour des citoyens terrorisés, cette campagne a surtout ravivé de mauvais souvenirs.

La rue Cousineau débouche sur la rivière des Prairies et elle a été particulièrement touchée lors des inondations de 2017. Certains habitants viennent à peine de terminer les travaux de réfection de leurs sous-sols.

Hichem Mebarek a été un des premiers évacués en 2017 à 3h du matin quand les digues ont cédé d’un coup. Il a dû passer ensuite sept mois à l’hôtel. «Allez voir, la rive a disparu sous l’eau, prévient-il. On sent que la rivière déborde.» Il s’étonne de voir les autorités être encore en mode prévention.

«On vient nous rappeler de préparer les trousses de 72 heures, cela est déjà fait. Les citoyens peuvent protéger leur porte ou leur sous-sol, mais le débordement de la rivière c’est aux autorités de le contenir.»

«Nous avons déjà appris des leçons de 2017, indique Richard Liebmann, directeur exécutif adjoint du service du SIM. Aujourd’hui, nous surveillons le niveau des eaux et nous changerons notre type d’intervention en fonction des données recueillies.»

Une digue a été posée ces derniers jours sur la rue Notre-Dame-des-Anges qui a été également inondée en 2017.

Les élus interpellés
Pour Juan Ramires, résident qui a vu son sous-sol dévasté, les sinistrés ont été livrés à eux-mêmes en 2017. «C’est scandaleux ce qui s’est passé ici, lance-t-il avec colère. Nous avons vu les pompiers qui ont travaillé au-delà de ce qu’ils pouvaient faire, mais nous n’avons eu aucune nouvelle de l’administration.»

Il assure avoir dépensé plus de 64000$ et n’a reçu que 40000$ d’indemnisation. «L’entrepreneur n’a même pas terminé et à la ville on m’a dit de le poursuivre en justice», indique-t-il.

Rosannie Filato, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la ville de Montréal relève qu’on ne peut pas revenir en arrière.
«Je ne peux pas répondre pour l’administration précédente, mais aujourd’hui on veut sensibiliser la population à l’importance d’être vigilant pour de les assurer que toutes le mesures seront en place.»

Effie Giannou, conseillère de Bordeaux-Cartierville, sait que cette campagne ravive forcément des douleurs, mais elle est indispensable. «Il n’y a pas eu de sensibilisation en 2017, mentionne-t- elle. C’est important de rappeler les mesures à prendre. Je suis très contente de voir la Ville et le SIM aussi proactifs, c’est très rassurant.»

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