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Grogne contre la ZIS

Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Des centaines de résidents ont manifesté leur mécontentement sur le projet de décret instaurant une Zone d’intervention spéciale (ZIS), un ajustement de la cartographie des zones inondables 0-20 ans réalisé par Québec afin de prendre en compte les inondations de 2017 et 2019.

Dévoilé le mois dernier, l’objectif était notamment d’imposer un moratoire sur la construction et la reconstruction de bâtiments situés sur les territoires visés par la ZIS jusqu’à l’élaboration d’un nouveau cadre normatif.

Il y avait salle comble à l’hôtel Holiday Inn, à Pointe-Claire, jeudi dernier (4 juillet). Des centaines de résidents s’étaient déplacés afin de participer à la consultation du gouvernement. La foule était si nombreuse que plusieurs résidents se sont vu initialement refuser l’accès à la salle Champagne où se déroulait la soirée.

Inquiets notamment des répercussions sur la valeur de revente de leur maison et des impacts potentiels sur leur prime d’assurance, les citoyens ont partagé pendant plus de trois heures leurs préoccupations avec des fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique, des Affaires municipales et de l’Environnement.

«Pour les gens qui veulent vendre leur propriété, il y a déjà des impacts avec la nouvelle carte. N’importe quel courtier immobilier qui fait son travail de manière diligente va devoir informer ses clients. Il y a déjà un dommage collatéral», indique Catia Castro, une courtière immobilière.

Pierrefonds
La nouvelle cartographie inclurait des secteurs n’ayant jamais été inondés, selon le maire de Pierrefonds-Roxboro, Dimitrios (Jim) Beis. Ce dernier a fait remarquer que le nombre de résidences touchées par les inondations s’est chiffré à entre 50 et 70 cette année contre quelque 850 maisons, il y a deux ans.

«La construction et la reconstruction dans ces zones peuvent être réalisées efficacement si on fournit les mesures de mitigation pour les protéger. Au cours des dernières semaines, je n’ai pas entendu parler d’initiatives de la part du gouvernement afin d’aider les municipalités à construire les infrastructures nécessaires», soutient-il.

Le maire de L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève, Normand Marinacci déplore que de nombreux citoyens, ayant déjà déposé une demande de permis de construction lors du dévoilement du projet de décret, se retrouvent dans une situation fâcheuse.

«On a des gens qui ont commencé leurs travaux et qui ont payé leur architecte. Leur projet a été accepté par le Comité consultatif d’urbanisme et au moment de l’émission du permis, comme le dossier n’est pas tout à fait complet, on est bloqué par le moratoire», souligne-t-il.

Retrait
Le mois dernier, Pointe-Claire avait demandé d’être retiré du projet ZIS. Québec a depuis confirmé le retrait des propriétaires dont les bâtiments sont situés hors des zones inondables cartographiées 0-20 ans et qui ont été épargnés en 2017 et 2019. La zone inondable identifiée dans le projet de décret ministériel couvrait 265 propriétés.

La Ville de Sainte-Anne-de-Bellevue a aussi manifesté son opposition quant à la délimitation de la ZIS. Dans un communiqué, la municipalité décrit que les secteurs visés par la nouvelle cartographie s’étendent bien au-delà des secteurs inondés, parfois jusqu’à 400 m à l’extérieur des zones touchées.

Bien qu’aucune résidence de Beaconsfield n’ait été frappée par les inondations les trois derniers printemps, près de 200 maisons ont été incluses dans la ZIS. Le conseil municipal a prévu adopter une résolution demandant au ministre de modifier l’actuel projet pour exclure la ville de la ZIS.

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