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Montréal-Medellin à vélo

Mario Vélez et Antonin Boileau avec leur vélo avant leur départ pour la Colombie.
Mario Vélez et Antonin Boileau ont pris la route très tôt le matin le 17 août pour un périple de 6000 km qui le mènera de Montréal à Medellin en Colombie. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Rallier Montréal à Medellín en Colombie à bicyclette. C’est ce que s’apprête à réaliser Mario Vélez, un résident d’Ahuntsic avec son ami Antonin Boileau. Ils sont partis le 17 août, ils comptent traverser les 6000 km d’ici la fin de septembre.

À 40 ans, Mario Vélez pratique le vélo depuis sa tendre enfance. «J’ai déjà remporté des compétitions régionales en Colombie», souligne-t-il.

Ce n’est pas non plus la première fois qu’il parcourt des kilomètres en Amérique. «Il y a quelques années, j’ai fait Medellín-Buenos Aires en Argentine, soit 10 000 km», annonce cet agent administratif qui a été avocat dans sa vie antérieure en Colombie.

Toutefois, la distance a été effectuée à moto. Cette fois, il veut dépasser ses limites en faisant le voyage à vélo. «On va faire Montréal – Fort Lauderdale en Floride, mais en passant par des petites villes et des villages», souligne son complice Antonin Boileau.

À 33 ans, ce bibliothécaire pratique le vélo en amateur et essaye d’en faire son principal moyen de locomotion.

Les deux cyclistes vont éviter le Mexique, trop dangereux selon eux, et rallier le Costa Rica en avion, puis, ils traverseront une partie du Panama. «On prendra aussi le bateau au Panama pour rejoindre Carthagène en Colombie et pédaler le long des 650 km qui nous séparent de Medellín», énumère-t-il.

La région forestière du Darién entre le Panama et la Colombie ne permet pas non plus de faire du vélo. «En Colombie ce sera des montagnes, ce n’est pas rien» relève M. Boileau.

Tout au long du parcours ils franchiront environ une centaine de kilomètres par jours à raison de sept heures de pédalage quotidien. «On mangera dans les petits restaurants, on fera du camping, souligne M. Boileau. On ne trainera ni casseroles ni nourriture.»

Pour se préparer à une telle expédition, les deux compères s’étaient donné pour objectif de faire 50 km chaque fin de semaine, depuis trois mois.

Mario Vélez et Antonin Boileau devant une horloge en forme de vélo.
Mario Vélez et Antonin Boileau. Photo : Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Symboles

Dans de telles conditions, le périple peut paraître futile dans la mesure où les deux hommes ne cherchent pas à concrétiser un quelconque exploit.

Toutefois, la longue balade n’en est pas moins chargée de symboles. «Je veux inviter les gens à rêver et les encourager à réaliser leur rêve», assure M. Vélez. Un message important à ses yeux notamment à destination de sa fille de six ans.

Au moment où il s’embarquait pour cette aventure, M. Vélez avait reçu une offre d’emploi intéressante qu’il a dû refuser, car cela ne lui aurait pas permis de prendre les deux mois nécessaires pour effectuer le voyage.

Cette virée est également une sorte pèlerinage pour le Colombien qui a refait sa vie à Montréal. «En ralliant ma ville d’adoption à ma ville natale, je veux créer un pont entre mes deux vies.»

Au moment où on parle de réchauffement climatique, M. Boileau convient aussi que faire un tel parcours à vélo n’est pas anodin.

«Nous allons traverser des régions, notamment sur la cote, qui changeront probablement beaucoup dans les prochaines années. On explore quelque chose qui est précaire.»

Les deux aventuriers savent que des amis et de la famille les attendent à Medellín en septembre pour une grande fête. Ils reviendront à Montréal en avion, les jambes fatiguées et la tête pleine d’images.

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