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Les Pollués de Montréal-Trudeau poursuivent leur mobilisation

L'agrandissement de l'aéroport de Montréal suscite des inquiétudes chez un groupe de citoyens. Photo: FELIX O.J. FOURNIER/Métro

Les inquiétudes demeurent autour de l’agrandissement de l’aéroport Montréal-Trudeau et des possibles répercussions, mais le sujet est sensible tant dans la classe politique que du côté de l’aéroport.

Un nouvel aérogare pour l’aéroport Trudeau, prévu pour 2030, a été annoncé en avril dernier. Il doit compter entre 10 et 14 portes d’embarquement, pour un montant total de 2,5G$, afin de répondre à l’augmentation constante du nombre de passagers.

Le collectif Les Pollués de Montréal-Trudeau, un regroupement de citoyens d’Ahuntsic-Cartierville qui cherchent à sensibiliser les élus sur les effets négatifs causés par le bruit des aéronefs qu’ils subissent tant au niveau de la santé que du sommeil et qui s’inquiète des conséquences de cet agrandissement, souhaite obtenir une consultation publique.

Le groupe milite également pour l’instauration d’un couvre-feu entre 23h et 7h du matin, sauf pour des situations exceptionnelles. L’organisation prend ainsi l’exemple des aéroports de Francfort, de Genève ou de Londres, qui ont mis en place un tel procédé.

Les Pollués de Montréal-Trudeau ont porté une demande à la ministre de l’Environnement du Canada Catherine McKenna au mois de mai, restée jusqu’à présent sans réponse.

Face à ce silence, le collectif a fait part de sa requête à la députée d’Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly. Cette dernière s’est montrée concernée par les inquiétudes, sans pour autant évoquer de discussions avec sa collègue de l’environnement.

«Mon équipe est en train d’étudier cette requête. J’ai souvent été en contact avec l’organisation au cours des trois dernières années et j’ai eu l’occasion de rencontrer le nouveau PDG de l’aéroport pour trouver des solutions, pour comprendre l’état des nuisances sonores à Ahuntsic-Cartierville. C’est un dossier très important pour la population et je continue de l’aborder à chaque fois que j’ai une rencontre avec l’aéroport» a-t-elle expliqué.

Du côté des Pollués de Montréal, le président Pierre Lachapelle ne cache pas son scepticisme. S’il reconnaît des contacts «périodiques, mais peu fréquents » avec Mélanie Joly, il s’insurge contre le silence de l’ensemble des partis politiques. «Dans ce dossier, j’ai l’impression que le gouvernement fuit sa responsabilité face à la population» explique-t-il.

Silence chez les politiques, la technologie à la rescousse
Outre Catherine McKenna et Mélanie Joly, le NPD, Québec solidaire et le ministère de la Santé du Québec ont été interpellés et, au mieux, ont fourni un accusé de réception.

Finalement, seules les députées de l’Acadie Christine St-Pierre, de Crémazie, Marie Montpetit, et d’Hochelaga, Carole Poirier, ont montré de l’intérêt aux revendications.

Alors que Mélanie Joly a souligné le rôle important de l’aéroport dans ce dossier, le collectif explique que sa relation avec l’institution n’est pas tournée vers la discussion. «Le seul contact que nous avons avec l’aéroport, c’est avec leur armée d’avocats» explique ainsi Pierre Lachapelle.

Contacté par le Courier Ahuntsic, Aéroports de Montréal n’a pas fait mention de ses rencontres avec Mélanie Joly ni de la teneur des discussions, mais assure « favoriser un équilibre entre les opérations aériennes et la cohabitation avec la communauté».

L’institution explique par ailleurs que « même si le nombre de passagers est en forte hausse, le nombre de mouvements à Montréal-Trudeau, c’est-à-dire le nombre de décollages et d’atterrissages, est relativement stable depuis l’an 2000».

D’autre part, Aéroports de Montréal ajoute « qu’il faut noter que le bruit à Montréal-Trudeau est en diminution parce que chaque nouvelle génération d’avion est moins bruyante que la précédente. D’ailleurs, grâce aux nouvelles technologies dans l’aéronautique, le bruit d’avion voisinant l’aéroport en 2017 est deux fois moins élevé qu’en 1995.»

«Le ministre des Transports Marc Garneau a interpellé Air Canada pour faire en sorte d’investir dans de nouveaux moteurs et de nouvelles technologies. Cette conversation a lieu en ce moment », a assuré Mélanie Joly.

Les Pollués de Montréal-Trudeau n’entendent pas baisser les bras. «Nous continuerons à informer la population et à utiliser les voies légales pour nous faire entendre» assure Pierre Lachapelle.

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