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Entretien avec Frédéric Abergel, PDG du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal

Frédéric Abergel a eu de nombreux dossiers à gérer lors de sa première année en poste Photo: Olivier Faucher - Métro média

Le 11 juin dernier, le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal, Frédéric Abergel, terminait sa première année en poste. Métro média s’est entretenu avec le numéro un du CIUSSS qui couvre un large territoire comprenant Saint-Laurent, Montréal-Nord, Ahuntsic-Cartierville, Villeray et La Petite-Patrie.

Quelles améliorations sont prévues au CIUSSS du Nord-de-l’Île pour votre deuxième année en poste?

Nous allons ouvrir une maison de naissances en 2020 et nous aurons à terme plus de 400 naissances par années qui seront suivies par des sages-femmes. Nous voulons aussi renforcer le travail commun avec les organismes communautaires. Nous allons recevoir aussi beaucoup de nouveaux médecins venus de France pour combler la pénurie de médecins de famille. Cela va nous permettre de régler les cas les plus urgents sur la liste d’attente de 30 000 personnes. On termine aussi, dans un an ou deux, la construction d’un pavillon de quatre étages à l’hôpital Sacré-Cœur.

Cet hiver, il a eu une controverse quant à une coupure du nombre d’heures de soutien à domicile. Des représentants d’organismes et usagers ont même perturbé une de vos rencontres pour dénoncer des « compressions draconiennes ». Qu’en est-il de ce dossier aujourd’hui?

Ça va beaucoup mieux maintenant que tout le monde a compris ce qu’on voulait faire. Le fait est qu’on a soigné plus de gens, et qu’on a offert plus d’heures à domicile et c’est ce qu’il faut retenir. On va même pouvoir en offrir encore plus à l’avenir, puisque le gouvernement a débloqué 280 M$ pour bonifier les soins à domicile dans la province. C’est clair qu’on va tout faire pour augmenter encore plus nos soins à domicile, mais notre défi premier, c’est la main d’oeuvre, qui n’est pas un problème unique au système de santé.

Vous couvrez un territoire qui a accueilli beaucoup de migrants ces dernières années. Or, certains enfants de parents migrants ne bénéficient pas de l’assurance maladie québécoise même s’ils sont nés au Québec. Comment pouvez-vous assurer l’accès aux soins de santé à ces enfants?

C’est une réalité qui nous touche beaucoup. Il faut savoir que n’importe qui a accès à un besoin urgent de soins de santé ; c’est dans nos règlements. Ensuite, pour tout ce qui n’est pas urgent, c’est autre chose. Il a notamment un défi de rejoindre cette population, parce qu’elle est souvent issue de pays où il y a beaucoup d’oppression de l’État, et puisque nous représentons l’État, ce n’est parfois pas évident, car ils peuvent être réticents à nos interventions. Notre priorité, c’est que toute la population ait accès aux soins de santé.

Votre CIUSSS est l’un des trois « laboratoires » pour le nouveau projet Aire ouverte, dédié aux jeunes. Quelle est la raison d’être de ce projet et comment se déploie-t-il au Nord de l’Île?

La moitié des personnes ayant des problèmes de santé mentale à l’âge adulte les a développés à l’adolescence. Il y a une cassure dans nos services, puisque ce sont des services différents avant et après 18 ans. On veut enlever cette cassure-là avec le Projet Aire ouverte. Dans une maison située dans un quartier très résidentiel, les jeunes peuvent venir pendant des heures élargies, et s’ils ont des problèmes d’école, de relations amoureuses ou de relations sexuelles, par exemple, ils peuvent venir voir des intervenants à l’Aire ouverte qui vont les aider à avoir de bons services.

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