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Un Noël seconde main

Des disques de secone main à Noël Jean Charles Pradère offre une immense collection
Intarissable sur les artistes et leurs œuvres que ce soit en rock, en pop, en jazz ou en classiques de la chanson québécoise et française, Jean-Charles Pradère s’est donné pour vocation d’acheter et de vendre de vieux disques. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

De plus en plus populaires, les articles de seconde main sont un excellent moyen pour faire des économies. Ils peuvent aussi constituer une excellente alternative pour des cadeaux de Noël qui ne manquent pas d’originalité.

Les objets usagés ont la côte. Une récente étude indique que plus de 2,4 milliards d’objets ont été échangés sur le marché de seconde main au Canada en 2018. Soit 250 millions de plus qu’en 2014.

Selon «Le 5e Indice Kijiji de l’économie de seconde main», préparé par l’Observatoire de la consommation responsable de l’Université de Québec à Montréal (UQAM), les Québécois ont échangé en moyenne 63 objet par personne l’année passée.

Dans le classement des objets les plus échangés ou vendus, les articles d’habillement viennent en premier, suivis par les produits de divertissement : livres, disques ou CD. Les ventes de ces articles augmenteraient au moment des Fêtes.

Hausse durant les Fêtes

Sur la rue Fleury, la librairie Renaissance ne vend que des livres, des disques ou des CD usagés. Ouverte en septembre 2017. Elle vit son troisième Noël avec une hausse des ventes appréciable observée à la fin de chaque année.

«Nous parlons d’une augmentation de l’ordre de 10% en décembre, avec un pic à 18% la semaine précédant Noël», indique Micheline Nalette, du service marketing de Renaissance Québec, une entreprise vouée au recyclage et à la réinsertion sociale.

Dans ce magasin qui ressemble à une échoppe de bouquiniste, des beaux livres en bon état sont à moins de 7$, des livres d’art à moins de 20$. De quoi faire plaisir à des parents ou amis qui recherchaient désespérément tel ou tel titre depuis des années.

Même si les prix défient tout concurrence, Renaissance encourage les consommateurs à se rendre dans cette boutique en offrant des rabais.

«Nous organisons une chasse aux lutins durant la semaine précédant Noël ainsi qu’une journée à 50%», indique Mme Nalette.

Il faut quand même y passer le temps. Le classement sommaire ne permet pas de trouver rapidement ce qu’on y cherche. Si on a en tête un titre précis, il faut aller plutôt chez Jean-Charles Pradère.

Trouver l’introuvable

M. Pradère est un passionné de musique. Il tient depuis 20 ans le magasin le Rappel sur la rue Fleury. C’est une encyclopédie vivante de la musique et il s’est donné pour vocation d’acheter et de vendre de vieux disques vinyles.

«Chaque année c’est la même chose, on me demande beaucoup de chansons de Noël, dit-il. Dès la troisième semaine de novembre, je dois me préparer pour répondre à la demande.» Durant le temps des Fêtes il croit qu’il y a une effervescence et son commerce en profite.

Il s’est aussi constitué un réseau qui lui permet de trouver ce qui n’est plus en vente nulle part.

«On vient me demander un disque, une cassette voire un CD parce qu’ils rappellent des souvenirs. Souvent dans les familles, il y a des moments qui sont marqués par une chanson ou une musique», assure-t-il.

M. Pradère aime qu’on reconnaisse en lui un vendeur de musique de qualité avant tout. «Je suis aussi un commerçant de souvenir ou un marchand d’émotion», admet-il tout de même.

Françoise Mérel, Suzy Smith et Claire Bouchard, bénévoles à la friperie Cartier Émilie, sont devenues des spécialistes pour repérer les beaux objets usagés qui pourraient faire de beaux cadeaux. Photo : Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

À Cartierville aussi

À la friperie Cartier Émilie, à Cartierville, les objets de seconde main offerts en cadeau à Noël font partie de l’activité normale de cette entreprise d’économie sociale.

«Durant l’année, nous mettons de côté les dons qui sont encore dans leur emballage», indique Françoise Morel, une bénévole à la friperie devenue spécialiste pour repérer des choses de valeurs.

Ces articles sont classés par thème dans les réserves selon les événements. Une table spéciale a été aménagée à l’entrée de la boutique pour signaler ces objets.

«Les gens aiment offrir des choses qui sont encore dans les emballages d’origine», relève Suzy Smith, bénévole également à la friperie. «Il y a de belles choses. Tu vois que c’est neuf que ça n’a jamais été utilisé », convient Claire Bouchard.

Outre ces collections spéciales, des livres ou des disques qui sont sur les étagères ordinaires se transforment aussi en cadeaux. «L’année passée une dame est venu acheter 10 livres de cuisines de Joanne Benoit pour offrir  à toutes ses petites-filles et petits-fils», signale Anca Niculicioiu , directrice de la friperie.

Et si elle observe aussi que les ventes augmentent légèrement avant Noël, elle reconnait que ce n’est pas un hasard. «On le ressent bien en janvier, quand le magasin est moins achalandé», dit-elle.

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