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Un projet pour restaurer une shoebox placardée

Une maison shoebox delabrée à Ahuntsic
Une maison typique du style shoebox sera sauvée de la démolition. Elle sera restaurée avant d’être combinée à un nouveau développement immobilier. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Une maison de type shoebox laissée à l’abandon dans un état dégradé fera l’objet d’une restauration. Le nouveau propriétaire de la demeure propose un projet de développement qui conservera la façade.

La maison située au 9644, rue Basile-Routhier, à l’intersection de la rue de Port-Royal E, manque visiblement d’entretien. Les portes et fenêtres sont placardées, des traces de moisissures sont bien visibles sur le bois des escaliers et la fenêtre du sous-sol est cassée.

Or, cela pourrait bientôt changer. Selon la direction du développement du territoire de l’arrondissement, le propriétaire a très récemment signifié son intention de restaurer le bâtiment.

Shoebox typique en mauvais état à Ahuntsic. Photo : Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Nous n’avons pas pu connaître les détails du projet de restauration et de développement. Le propriétaire de la maison, absent du pays, n’a pas retourné nos demandes. La bâtisse est inscrite au nom de l’entreprise 9552812 Canada Inc, une compagnie propriété de M. Gerlando Tutino, depuis avril 2019, selon le rôle d’évaluation foncière de la Ville de Montréal.

De 2014 à 2019, la maison faisait partie des biens immobiliers de Suncor Energy. L’entreprise avait demandé le droit de la démolir en 2018, mais le comité de démolition de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville avait rendu un avis préliminaire défavorable en raison de ses qualités architecturales.

L’analyse de la direction du développement du territoire mettait en avant «son couronnement, ses jeux de maçonnerie et sa saillie en bois» qui en font «un témoin de grande qualité de la typologie shoebox».

Dans son refus préliminaire de démolition, l’arrondissement soulignait qu’il était «possible de préserver la partie avant du bâtiment d’origine tout en agrandissant en et sur le lot voisin.»

Cette histoire rappelle celle d’une autre maison type shoebox située sur la rue Péloquin. La direction du développement du territoire avait recommandé de refuser la requête de démolition se fondant justement sur le cas de la rue Basile-Routhier.

L’abandon, le mal qui ronge le patrimoine

Maisondu peintre avant sa démolition
La maison du peintre avant sa démolition. Photo : Archives/Métro Média

Dans son avis de refus de démolition, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville demandait expressément au propriétaire de «prendre toute mesure appropriée pour assurer la préservation du bâtiment et éviter sa dégradation.»

Toutefois, aucune lettre n’a été adressée au propriétaire pour lui rappeler ses obligations et aucune inspection n’a eu lieu sur le bâtiment depuis un an. «Il devrait y en avoir sous peu dans le cadre de l’analyse du redéveloppement du site», justifie-t-on à l’arrondissement.

Stéphane Tessier, historien et conférencier, est d’avis que laisser une bâtisse à l’abandon, c’est risquer de la faire disparaître. «En l’absence d’une règlementation qui permet de préserver le patrimoine bâti, le refus de démolir ne garantit pas que le propriétaire prendra en charge sa demeure», dit-il.

Il rappelle à ce propos le cas récent de la maison Charbonneau, à Laval. Celle-ci était négligée par sa propriétaire, le ministère de la Culture a dû se rendre en Cour supérieure pour obtenir une ordonnance lui permettant de faire lui-même les travaux pour sa sauvegarde.

À Ahuntsic-Cartierville, la maison du peintre, une bâtisse typique des boum town du début du 20e siècle a été démolie en 2016, car irrécupérable. Toutefois, le nouveau propriétaire avait reconstruit le bâtiment à l’identique pour préserver la trame paysagère du quartier après une mobilisation des citoyens et des défenseurs du patrimoine historique.

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