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Coronavirus: mutisme des comités des usagers

Les comité des usagers sont silencieux durant la crise du coronavirus
Les Comités des usagers institués depuis plus de 30 ans sont les premiers interlocuteurs des malades dans les structures de santé quand ils font face à des problèmes. Photo: Archives

Alors que la crise sanitaire se prolonge et que les centres de soins aux aînés sont les plus durement touchés par le coronavirus, les comités des usagers sont bien silencieux. Pourtant, ils sont aux premières loges pour recevoir les doléances des malades et de leurs familles. On se doute qu’ils auraient beaucoup à dire.

«Les messages vocaux sont pris une fois par semaine le vendredi», répond-on au Comité des usagers du CIUSSS du Nord de Montréal. À celui de Verdun/Sud-Ouest, l’agente administrative ne travaille que les mercredis et jeudis. Il est impossible de joindre qui que ce soit autrement.

Certains comités, quand ils sont joignables, renvoient leurs interlocuteurs vers les services des communications des CIUSSS. Un inventaire rapide indique clairement qu’ils sont totalement absents de la place publique en pleine crise du coronavirus.

«Les médias touchent peu au silence des comités des usagers», mentionne Me Paul G. Brunet, PDG du Conseil de protection des malades (CPM).

Cette association regroupe plus de 200 comités des usagers du Québec. «Ils doivent se faire connaître et doivent défendre les intérêts collectifs des malades. Ils ont le pouvoir, sinon le devoir de parler en fonction de la mission et du rôle que leur confère la loi», assure Me Brunet.

À l’évidence, réagir à la crise ne semble pas inscrit dans les plans d’action de ces comités.

Logistique

Durant la crise, Me Brunet convient qu’il peut y avoir des difficultés logistiques. «Souvent, ils n’ont pas accès à leurs bureaux qui sont dans les établissements de santé», explique-t-il.

Toutefois, le PDG reconnaît que les comités sont contraints au silence. «Ils se font souvent chicaner quand ils osent parler publiquement. Certaines fois, c’est à la limite de l’intimidation, soutient Me Brunet. Beaucoup de membres ont peur parce qu’ils ont un proche dans un établissement de santé. Ce n’est pas une farce, nous sommes en 2020. Ils ont peur de représailles.»

Il reste que ce mutisme ne signifierait pas une absence d’action. D’ailleurs, selon Me Brunet, les comités compensent parfois leur silence par leur travail sur le terrain.

«Ces comités sont efficaces jusqu’à un certain point. Au CPM, on les encourage. On leur demande de parler avec l’administration, de convenir de ce qui ne va pas, d’établir un échéancier et d’avancer. Le plus important, c’est de régler les problèmes», affirme-t-il.

Les comités sont également des sources précieuses d’information pour le CPM, qui n’hésite pas à prendre la parole à leur place.

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