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Disparition d’Yves Lever, le cinéma perd sa mémoire

Yves Lever historien du cinéma
Yves Lever, historien du cinéma québécois a laissé le souvenir d’un homme passionné chez tous ceux qui l’ont connu. Photo:

Collègues, anciens étudiants ou cinéphiles ont honoré sur les réseaux sociaux la mémoire de l’historien du cinéma Yves Lever. Ce passionné a longtemps été enseignant au collège Ahuntsic. Il a aussi laissé sa marque lorsqu’il a révélé les penchants pédophiles de Claude Jutra dans une biographie publiée en 2016.

C’est sa sœur Noëlla qui en a fait l’annonce de son décès le 7 juillet sur les réseaux sociaux. «Lui qui respirait la santé et la meilleure forme physique, son cœur a décidé de terminer son voyage», a écrit Mme Lever.

Son départ à l’âge de 78 ans a surpris notamment ceux qui étaient encore en contact avec lui. Parmi eux, un ancien collègue enseignant au département de cinéma, Denis Laplante. «J’ai connu Yves en 1975 alors que j’étais étudiant au collège Ahuntsic. Il enseignait le cinéma québécois. C’était un de ses grands spécialistes», relève M. Laplante.

Il a souligné l’héritage qu’aura laissé M. Lever. «Je garderai toujours en mémoire cette petite lumière ou cette petite flamme que tu as toujours eue au fond de tes yeux. Elle m’a sûrement éclairée comme elle en a éclairé plein d’autres qui ont eu la chance de t’avoir comme professeur», écrit-il sur Facebook à propos de l’enseignant qui a pris sa retraite en 2003.

Auteur

Yves Lever était originaire de Marsoui, en Gaspésie. Outre l’enseignement qu’il a exercé aux collèges Ahuntsic et Brébeuf ainsi qu’aux Universités de Montréal et Laval, il était aussi l’auteur de Histoire générale du cinéma au Québec, Les 100 films québécois qu’il faut voir et du Dictionnaire de la censure au Québec : littérature et cinéma, entre autres.

Un de ses derniers ouvrages, une biographie du cinéaste de renom Claude Jutra, dont les révélations sur ses relations intimes avec de jeunes adolescents dans un court passage de quatre pages susciteront un grand débat de société.

«Je pense que lorsqu’Yves a publié ce livre, la question s’est beaucoup posée. Est-ce que je le dis ou pas? Mais c’est un historien et pour lui, la vérité c’est quelque chose de très important. S’il a dévoilé cela, c’est par souci de rigueur et de minutie dans son travail», convient M. Laplante

Le nom de Jutra a conséquemment été effacé des prix du cinéma québécois et de tous les lieux publics qui devaient rappeler sa mémoire. «Je pense qu’Yves ne s’attendait pas à ce que cela provoque la réaction que nous avons observée», assure M. Laplante.

Dans plusieurs entrevues qu’il avait accordées à l’époque, M. Lever avait souligné qu’il était trop tôt pour prendre des décisions concernant la place de l’artiste dans le paysage québécois, alors que son œuvre restera toujours présente.

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